Les para-athlètes ne sont pas des “super-héros”
“En ces Jeux paralympiques, gardez-vous de dire que les athlètes sont ‘courageux’”, titre le quotidien britannique i. C’est un peu ce qu’ont découvert, à la dure, Marie-José Pérec et Teddy Riner.
Les deux champions français ont tenu des propos qui partaient d’une bonne intention, mais qui ont été mal reçus par une partie des athlètes paralympiques français. Le 12 août, au lendemain de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques (JO), sur RTL, Marie-José Pérec et Teddy Riner s’enthousiasmaient du début prochain des Jeux paralympiques.
“On regarde les para-athlètes en disant que ce sont nos héros”, a lancé la triple championne olympique, tandis que le judoka multimédaillé ajoutait que les sportifs engagés étaient des “super-héros”. Un vocabulaire qui n’a pas plu à Sofyane Mehiaoui, meneur de l’équipe de France de basket fauteuil. “Faut vraiment que t’arrêtes de parler de nous de cette manière, tu ne nous aides pas, on est des personnes en situation de handicap et nous souhaitons être considérés comme des personnes normales […]. On n’est pas des super-héros, on est des athlètes”, a-t-il écrit dans un message éphémère posté sur Instagram.
Un débat ancien chez les sportifs avec une déficience, poursuit i :
“Ils sont peu à être connus, mais aucun de ces athlètes ne se laissera définir par son invalidité. Ce sont avant tout des aventures sportives, pas des histoires à faire pleurer dans les chaumières. Ils ne sont pas courageux, ils ne gagnent pas leur médaille simplement parce qu’ils sont venus et qu’ils ont bien travaillé.”
Car pendant longtemps, les Jeux paralympiques ont été – médiatiquement tout du moins – considérés comme une compétition inférieure aux Jeux des valides. “Les Jeux paralympiques ont parfois eu l’image de JO au rabais”, ajoute le titre britannique Big Issue.
Interrogée par The Guardian, Gemma Stevenson, une ancienne joueuse de tennis fauteuil devenue journaliste, explique que “l’idée de surhomme, ou de super-éclopé, remonte aux freak shows [des expositions de monstres de foire]” de l’époque victorienne et propose une “représentation fantasmée du handicap”. Au total, près de 15 % de la population mondiale serait en situation de handicap, soit 1,2 milliard de personnes.
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