Le pape François offre l’asile à Aung San Suu Kyi
“J’ai demandé la libération de Mme Aung San Suu Kyi et j’ai reçu son fils à Rome. J’ai proposé de l’accueillir au Vatican, sur notre territoire.”
Le pape François
Les militaires birmans, qui ont renversé Aung San Suu Kyi en février 2021 et l’ont privée de liberté depuis, entendront-ils l’appel du pape François ? Ce dernier a effectué au début du mois une longue tournée en Asie, qui l’a conduit en Indonésie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au Timor oriental et à Singapour.
Lors de sa première étape, à Jakarta, raconte la revue La Civiltà Cattolica dans un article mis en ligne mardi 24 septembre, il a rencontré à la nonciature de la capitale indonésienne 200 jésuites. Un long échange s’est amorcé. Parmi ses interlocuteurs, l’un d’eux, disant venir de Birmanie, lui a demandé, compte tenu de la situation terrible dans laquelle le pays est plongé depuis le coup d’État du 1er février 2021 : “Comment ne pas perdre espoir ?”
Le pape François a commencé par expliquer que les Rohingyas sont proches de son cœur. Avant de rappeler s’être rendu en 2017 en Birmanie, où il avait rencontré Aung San Suu Kyi, alors à la tête du gouvernement. Et elle “est maintenant en prison”. “En Birmanie aujourd’hui, nous ne pouvons pas rester silencieux : il faut faire quelque chose !” a-t-il plaidé, avant de déclarer : “J’ai demandé la libération de Mme Aung San Suu Kyi et j’ai reçu son fils à Rome. J’ai proposé de l’accueillir au Vatican, sur notre territoire. À l’heure actuelle, cette dame est un symbole. Et les symboles politiques doivent être défendus.”
Résidence surveillée
Arrêtée le matin du 1er février 2021, la Dame de Rangoon, aujourd’hui âgée de 78 ans, a été placée en résidence surveillée puis incarcérée et placée à l’isolement en juillet 2022. Elle a été condamnée à un total de trente-trois ans de prison, peine réduite de six ans en août 2023. En avril dernier, celle qui a toujours refusé tout traitement de faveur a été à nouveau transférée dans une résidence de la capitale, Naypyidaw.
Avant même ces trois nouvelles années de privation de liberté, Aung San Suu Kyi, qui lutte depuis la fin des années 1980 en faveur de la démocratie en Birmanie, avait vécu près de quinze ans en résidence surveillée dans sa maison de Rangoon. À l’époque, elle se disait plus utile auprès de ses concitoyens qu’à l’étranger et avait toujours refusé de quitter le pays, même lors de la mort de son mari, britannique. Elle craignait que les militaires ne lui permettent pas de revenir.
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