Arrivée du pape au Luxembourg pour un voyage européen de quatre jours
Le pape François, 87 ans, est arrivé jeudi matin au Luxembourg, visiblement fatigué, pour une visite européenne de quatre jours qui doit le mener aussi en Belgique dès jeudi soir, un voyage au cours duquel sa santé sera surveillée de près.
Ce déplacement intervient moins de deux semaines après le plus long voyage de son pontificat, 12 jours dans quatre pays d'Asie du Sud-Est et d'Océanie
L'avion papal a atterri peu avant 10H00 (08H00 GMT) à l'aéroport du Findel au Luxembourg, où il a été accueilli notamment par le Grand-Duc Henri, son épouse la Grande-Duchesse Maria-Teresa, et le Premier ministre Luc Frieden. Le pape a été installé sur un fauteuil roulant à sa descente de l'avion.
A bord de l'appareil, contrairement à son habitude, le pape n’a pas salué un par un les journalistes. "Je ne m'en sens pas" (capable), a-t-il expliqué, les traits marqués. Le jésuite argentin a souffert d’une grippe en début de semaine.
Dans un contexte international extrêmement tendu, François doit adresser "une parole au cœur de l'Europe" et évoquera le rôle qu'entend jouer ce continent pour l'accueil, la paix et la solidarité dans le monde, selon le service de presse du Saint-Siège.
A la veille de son départ, il a qualifié d'"inacceptable" la "terrible escalade" au Liban, appelant la communauté internationale à faire son possible pour y mettre fin.
Au Luxembourg, le chef de l'Eglise catholique doit s'exprimer dans la matinée devant les autorités et rencontrera dans l'après-midi à la cathédrale Notre-Dame quelques centaines de croyants tirés au sort.
Les autres pourront le saluer dans les rues de la capitale lors d'un tour en papamobile sous haute sécurité.
- "Inattendue" -
Il s'agit de la première visite papale au Luxembourg depuis 1985, date à laquelle Jean-Paul II avait célébré dans la capitale ce qui reste la plus grande messe de l'histoire du Luxembourg, avec 60.000 fidèles.
Depuis, la population du petit Grand-Duché a quasiment doublé, notamment grâce à l'attractivité de son centre financier. Enclavé entre la Belgique, l'Allemagne et la France, le Luxembourg, compte 654.000 habitants, dont quelque 41% de catholiques, selon le Vatican.
"Mais le pape François ne vient pas du tout dans la même société que Jean-Paul II", souligne le politologue Philippe Poirier à l'AFP. "En 1985, 79% des Luxembourgeois se déclaraient croyants d'une religion, dont 90% de chrétiens", rappelle-t-il. Or, "depuis 2023, la population luxembourgeoise est devenue majoritairement non croyante".
La tertiarisation de l'économie et l'attractivité du centre financier luxembourgeois ont joué un rôle. Et dans une société laïcisée et libéralisée, la communauté catholique s'est "internationalisée et pluralisée", selon les termes du prêtre Jean Ehret, directeur de l'institut de recherche Luxembourg School of Religion & Society.
Mercredi, le pape a évoqué brièvement lors de son audience générale hebdomadaire sa visite au Luxembourg et en Belgique, "l'occasion de donner un nouvel élan à la foi dans ces pays".
La venue de François "fera date", d'autant plus qu'elle est aussi "inattendue" dans la mesure où le Grand-Duché, par sa taille, ne figurait pas parmi "les premiers pays à visiter par le pape", note Jean Ehret.
Depuis son élection en 2013, François a pris le soin d'éviter les "grands pays européens" d'héritage catholique, préférant les pays d'Asie, d'Afrique ou de l'hémisphère sud habituellement délaissés, qu'il nomme les "périphéries" de l'Eglise.
Le pape et sa délégation repartiront en fin d'après-midi, direction Bruxelles pour une visite de trois jours qui s'achèvera par une messe dimanche matin au stade Roi-Baudouin.
Parmi les thèmes de cette étape belge figureront les scandales de violences sexuelles commises sur des mineurs dans l'Eglise, dans un pays marqué par des décennies de scandales et de dissimulations.
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