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Une pancarte anti-réforme des retraites retirée avant l’arrivée de Macron

Emmanuel Macron reçu par François Bayrou ce vendredi 30 septembre à Pau
CAROLINE BLUMBERG / AFP Emmanuel Macron reçu par François Bayrou ce vendredi 30 septembre à Pau

CAROLINE BLUMBERG / AFP

Emmanuel Macron reçu par François Bayrou ce vendredi 30 septembre à Pau (illustration)

POLITIQUE - Cachez cette pancarte que je ne saurais voir. Ce vendredi 30 septembre, Emmanuel Macron était attendu à Pau, pour inaugurer le Foirail, un nouveau centre culturel érigé dans la ville dont François Bayrou est le maire depuis 2014.

L’occasion de marquer sa bonne entente avec le patron du MoDem et d’échanger sur le thème de la culture, sujet bien moins explosif que la réforme des retraites en préparation. Or, des riverains ont tenu à rappeler au chef de l’État le climat social.

Comme le rapporte La République des Pyrénées, des habitants ont affiché des pancartes à leurs fenêtres, à l’attention d’Emmanuel Macron. Le message ? « Je veux pouvoir partir en retraite avant l’effondrement climatique » ou encore « tout va bien dans le meilleur des mondes... Ou 1984, je ne sais plus ».

Des messages politiques et tout à fait légaux qui ont provoqué une intervention de la police. Comme le montrent les images partagées par une journaliste sur place, des agents en uniforme ont pénétré dans l’immeuble pour exiger le retrait des pancartes.

« Les policiers ont menacé de défoncer la porte », a expliqué le couple au journal local, précisant que les forces de l’ordre étaient munies d’un bélier. Toujours selon le témoignage des habitants, les agents de police ont aussi promis à ces riverains de les « embarquer » s’ils s’opposaient à leur demande. Une policière est d’ailleurs restée « dans l’appartement avec les habitants jusqu’à la fin de l’inauguration ».

Un zèle qui a fait bondir la gauche. « Des nouvelles de la liberté d’expression sous le régime macroniste : une pancarte on t’embarque », a réagi le député insoumis de Seine-Saint-Denis Bastien Lachaud.

« La Macronie : régime qui se caractérise par son progressisme et sa tolérance pour les idées politiques des autres et son respect des libertés fondamentales », ironise de son côté sa collègue de Seine-Maritime, Alma Dufour. « Si même une pancarte pose problème, elle va être comment la concertation ? », s’interroge le Parti communiste.

« Protection de la personnalité du chef de l’État »

Sur Twitter, l’avocat (engagé à gauche) Jean-Pierre Mignard s’est interrogé sur les bases juridiques justifiant cette intervention. « Il n’y a dans cette phrase aucune injure à l’égard du président de la république. Les pandores et les services de sécurité comme d’habitude font du zèle. C’est selon moi une intrusion qui constitue une voie de fait », a dénoncé cet intime de François Hollande.

Cité par La République des Pyrénées, le directeur départemental de la sécurité publique des Pyrénées-Atlantiques David Book assure que cette intervention était parfaitement légitime. « Ce n’est pas l’interdiction de manifester sur la voie publique qui a justifié l’intervention, mais la protection de la personnalité du chef de l’État. À partir du moment où on a des personnes, qui, depuis leur balcon, affichent des slogans hostiles, il fallait qu’on s’assure qu’elles n’ont pas de velléité de s’en prendre au chef de l’État, aussi près du lieu de dépose du Président », a-t-il expliqué.

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