Le Pakistan lève son moratoire sur la peine de mort

Après cinq ans de suspension - à une exception près - la peine de mort pourrait de nouveau être appliquée. Amnesty International appelle Islamabad à revenir sur sa décision.

Le nouveau gouvernement pakistanais a mis fin au moratoire sur les exécutions de peine de mort instauré dans le pays il y a cinq ans, a annoncé jeudi le ministère de l’Intérieur, soulevant les protestations d’Amnesty International qui dénonce une décision «rétrograde et choquante».

Sous le précédent gouvernement mené par le Parti du peuple (PPP), au pouvoir de 2008 aux élections de mai dernier, aucun condamné à mort n’a été exécuté au Pakistan, à l’exception d’un soldat qui a écopé de la peine capitale en cour martiale et a été exécuté à la fin 2012. Le PPP a depuis été balayé aux élections, largement remportées par la Ligue musulmane (PML-N) de Nawaz Sharif, redevenu Premier ministre dans la foulée.

C’est sous le précédent gouvernement qu’avait été adopté, en 2008, un décret présidentiel imposant un moratoire sur les exécutions de peine de mort, qui a pris fin le 30 juin dernier. Au Pakistan, toutes les exécutions doivent être approuvées par le président. Or le mandat de actuel chef de l’Etat, Asif Ali Zardari (PPP), s’achève en août et le parlement, contrôlé par la PML-N, devrait lui choisir un successeur issu de ses propres rangs.

«Le nouveau gouvernement a décidé de traiter les cas d’exécutions au cas par cas. Il n’y aura pas d’amnistie générale pour les condamnés à mort», a déclaré le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Umer Hameed.

Amnesty International, l’un des groupes de défense des droits de l’Homme les plus en pointe contre la peine de mort, a aussitôt appelé dans un communiqué à rétablir immédiatement le moratoire. «Tout feu vert gouvernemental à la reprise des exécutions au Pakistan serait une mesure choquante et rétrograde qui menacerait la vie de milliers de personnes», a déclaré Polly Truscott, directrice d’Amnesty pour l’Asie et le Pacifique.

Selon l’organisation, basée à (...)

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