<p>Jeudy Politique</p> - Le président clive, le candidat Macron se fragilise
Empruntant au style Eric Zemmour qui est entré en politique en choquant sur l'immigration, Emmanuel Macron joue délibérément la carte populiste mais sur le sanitaire. Du calcul politique à hauts risques.
« Emmerder » . Voilà donc le verbe qui va sûrement coller au président de la République jusqu’à la fin de son mandat et, probablement, fragiliser le candidat Emmanuel Macron à la veille de la campagne présidentielle. En épousant l’exaspération d’une infirmière et lectrice du «Parisien» face à l’occupation des lits d'hôpital principalement par des non-vaccinés, le chef de l’Etat a fait du Emmanuel Macron. Fidèle à son style et parfois à son langage relâché, il a répondu cash : « J’ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer à le faire. C’est ça la stratégie. » Dire tout haut ce que la majorité des Français pense tout bas, le chef de l’Etat a sauté sur l’occasion et assumé sa politique sanitaire avec la création du pass vaccinal examiné par les députés au même moment. Mais un président de la République peut-il « emmerder » délibérément une partie des Français, fussent des anti-vax? Peut-il décréter qu’une partie de la population –même ultra-minoritaire– parce qu’irresponsable, ne soit plus digne d’être des citoyens? Etonnante saillie présidentielle qui n’a rien d’un dérapage puisque le propos a été relu et assumé par l’Elysée. Le président assume son coup politique et en serait même plutôt satisfait. Certain que les Français veulent le Pass vaccinal, il tente de renvoyer ses oppositions à leurs propres contradictions.
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Mais en choisissant de cliver, le président commet un sacré tête-à-queue par rapport à ses récentes déclarations. Dans le même salon d’hiver du palais présidentiel où il a reçu les lecteurs du «Parisien», Emmanuel Macron avait à la mi-décembre dans une émission de deux heures consacrées(...)