<p>Jeudy Politique</p> - Macron, casser la voix, casser la droite

Pas encore officiellement candidat à sa réélection, Emmanuel Macron a identifié l’espace qu’il doit occuper : ce sera la droite.

Un coup de froid à Honfleur le week-end précédent serait à l’origine de cette voix enrouée. À la télévision, cela ne l’a pas desservi. Devant 21 millions de Français convoqués par une neuvième allocution depuis mars 2020 (!), le président de la République Emmanuel Macron avait un ton à la fois solennel et plus intime. Un timbre de voix éraillé qui lui donnait densité et expérience au moment de tirer son propre bilan. On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même. Bref, une voix cassée en cette fi n de quinquennat chahuté par les crises.

Tournant la page du « en même temps », sa martingale gagnante de la campagne de 2017, le président, en campagne pour un second mandat, a dessiné les contours d’une stratégie électorale qui penche nettement à droite. Sa terre d’élection n’est plus en priorité le centre gauche. Emmanuel Macron a identifié l’espace qu’il doit occuper : ce sera la droite. La valeur travail, le nucléaire, les retraites et la sécurité seront au centre de son discours en 2022, quitte à s’éloigner, au grand dam d’une partie des marcheurs, de son ADN politique. L’Élysée et les ministres surveillent comme le lait sur le feu les débats entre candidats Les Républicains.

Des débats de «deuxième division»

Officiellement, le président ne les regarderait pas lui-même. Les macronistes s’en chargent. Et distillent commentaires et pronostics tentant d’envenimer les joutes du camp adverse. C’est de bonne guerre. L’expérimenté Bruno Le Maire, lui-même ex-candidat à la primaire de 2016, ironise cinq ans plus tard sur des débats de… « deuxième division ». Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, enterre Xavier Bertrand (« C’est mort pour lui, quelque chose est cassé »). et parie sur un second tour entre Pécresse(...)


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