<p>La France vue d'ailleurs</p> - Douglas Kennedy : «La France est le pays de la nuance»

Le plus populaire des auteurs américains, un New-Yorkais francophone, vit entre Londres, Berlin et... Paris. Un portrait de Philippe Labro.

Il écrit tous les jours, partout, dans le métro, dans le RER (« Pas de chauffeur, c’est pas mon style »), dans les cafés, mais il écrit surtout dans son petit appartement du Xe arrondissement de Paris, pas loin du métro Jacques-Bonsergent. Quatre-vingts mètres carrés, une batterie de stylos (Lamy) de couleur souvent verte, rangés dans un étui, des calepins bien alignés sur la table, au moins trois, deux pour les prises de notes, un pour son journal intime. Il s’appelle Douglas Kennedy.

C’est l’écrivain américain le plus francophone et francophile que j’aie rencontré. Pour la série que Match m’a commandée afin d’interroger des romanciers étrangers sur leur vision de la France, Douglas Kennedy est certainement le plus facile d’accès, le plus immédiatement proche, chaleureux, dépourvu de comédie. J’avais connu un Ken Follett en costume-cravate dans un vieux club anglais, chargé d’histoire et de tradition. Kennedy est autre : blouson noir, tee-shirt noir, portant lunettes et parlant un français impeccable, avec un seul tic verbal (l’adverbe « honnêtement ») et des mots qu’il juge lui-même un peu datés (« Mon argot est celui des années 1970 »). Avec lui, c’est le bistrot parisien, la rue, les terrasses, la petite papeterie de la rue de Lancry, les arrêts fréquents dans les boutiques, la constante approche des gens de tous les jours. Son tout récent ouvrage (paru début mai) s’intitule : « Les hommes ont peur de la lumière », un roman plutôt noir, dans un Los Angeles sans charme, mais lourd de mystères, sectes intégristes et violence irrationnelle.

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Je n’ai jamais cessé d’écrire, même quand je pratiquais d’autres métiers

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« J’ai beaucoup écrit sur mon pays. Je l’ai traversé de part en part. J’y ai vu des gens émouvants(...)


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