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Pétrole: Trump attend une baisse de la production d'au moins 10 mlns de bpj

PÉTROLE: TRUMP ATTEND UNE BAISSE DE LA PRODUCTION

NEW YORK (Reuters) - Les cours du pétrole se sont envolés jeudi après les propos de Donald Trump, selon lequel la Russie et l'Arabie saoudite sont sur le point de s'entendre sur une baisse importante de la production.

La presse officielle saoudienne a par ailleurs annoncé de la convocation d'une réunion extraordinaire de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep).

Le président américain a dit s'attendre à ce que Ryad et Moscou acceptent de réduire leur production de pétrole d'au moins dix millions de barils par jour (bpj), après un entretien avec le prince Mohamed ben Salman, héritier du trône saoudien.

"Je viens de parler à mon ami MBS d'Arabie saoudite, qui s'est entretenu avec le président russe Poutine et je m'attends à ce qu'ils réduisent (leur production) d'environ 10 millions de barils, voire beaucoup plus, ce qui serait formidable pour le secteur pétrolier et gazier!", écrit-il sur Twitter.

Les cours du brut s'étaient effondrés après la rupture le mois dernier du pacte entre Moscou et l'Opep, emmenée par Ryad, sur un plafonnement de la production. Ce divorce a déclenché une guerre des prix entre la Russie et l'Arabie saoudite que Donald Trump a jugé "folle".

Les propos tenus jeudi par le président américain ont toutefois provoqué une nette accélération de la hausse des cours du pétrole sur les marchés: vers 16h00 GMT, le prix du baril de Brent gagnait près de 23% et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) plus de 24%.

Le Brent avait auparavant pris jusqu'à 47% en séance, une hausse sans précédent. Le WTI a avait quant à lui progressé de 35%, sa deuxième hausse intrajournalière la plus élevée après celle du 19 mars (36%).

La crise russo-saoudienne intervient sur fond de pandémie de coronavirus, qui devrait entraîner une chute de la demande de 20% à 30% au cours des prochains mois. Les pays producteurs faisaient donc l'objet d'intenses pressions en faveur d'une réduction de la production et Donald Trump, qui doit recevoir vendredi les représentants du secteur, n'a pas caché son impatience.

Une réduction de 10 à 15 millions de barils par jour de l'offre de brut serait sans précédent et nécessiterait probablement la contribution de nombreux pays n'appartenant ni à l'Opep ni à l'Opep+. Aux Etats-Unis, les autorités du Texas ont fait savoir qu'elles envisageaient de réduire la production locale, qui représente plus de cinq millions de barils par jour.

(Scott DiSavino avec Julia Payne à Londres, Shu Zhang à Singapour, Sonali Paul à Melbourne et Tim Ahmann à Washington, version française Jean-Philippe Lefief, édité par Marc Angrand)