Une pétition demande que Gisèle Pelicot reçoive le prix Nobel de la paix

Une pétition en ligne, publiée mercredi dernier, propose que Gisèle Pelicot reçoive le prix Nobel de la paix.

Cette dernière s'est fait connaître dans le monde entier pour avoir tenu tête à son ex-mari et à des dizaines d'autres agresseurs lors d'un procès pour viol collectif qui a stupéfié la France et a fait d'elle une icône féministe.

La pétition a déjà recueilli près de 90 000 signatures en moins d'une semaine.

"Personne ne mérite plus le prix Nobel que Gisèle Pelicot", affirme Catherine Mayer, une journaliste britannique à l'origine de la pétition.

Pendant près de dix ans, Dominique Pelicot, l'ancien mari de Gisèle Pelicot, lui a administré des sédatifs et l'a violée alors qu'elle était inconsciente, invitant des hommes recrutés en ligne à faire de même à son insu et sans son accord.

Début janvier, le fondateur du site web utilisé par Dominique Pelicot pour trouver ces hommes et entrer en contact avec eux a été arrêté.

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Gisèle Pelicot a attiré l'attention des médias français et internationaux et des groupes de défense des droits des femmes du monde entier grâce à la franchise et au courage dont elle a fait preuve au cours des trois mois de procès contre son ex-mari et 50 autres hommes, après avoir renoncé à son droit à l'anonymat en tant que survivante d'abus sexuels.

Les preuves de l'affaire, y compris les vidéos filmées par son ex-mari, ont ainsi été entendues en audience publique, *Gisèle Pelicot affirmant que "la honte devrait retomber sur ses agresseurs", et non sur elle*.

"Gisèle Pelicot a réussi à percer le brouillard de la désinformation en levant son anonymat pour assister au procès de ses agresseurs et témoigner", déclare Catherine Mayer.

"Nous partageons le même combat"

Le tribunal d'Avignon, dans le sud du pays, a reconnu Dominique Pelicot coupable de viol et de tous les autres chefs d'accusation retenus contre lui en décembre, et l'a condamné à 20 ans de prison, la peine maximale possible en France.

Les 50 autres hommes reconnus coupables d'avoir violé Gisèle Pelicot ont été condamnés à des peines allant de trois à quinze ans d'emprisonnement.

Après le prononcé des peines, Gisèle Pelicot a lancé un message d'espoir.

"Je veux que vous sachiez que nous partageons le même combat. Lorsque j'ai ouvert les portes de ce procès, j'ai voulu que la société soit témoin des débats qui ont eu lieu ici", a-t-elle déclaré.

"J'ai désormais confiance en notre capacité à trouver un avenir meilleur où chacun, femmes et hommes, pourra vivre dans l'harmonie, le respect et la compréhension mutuelle".

Gisèle Pelicot a été désignée personnalité française de l'année lors d'un sondage d'opinion réalisé en France en 2024, devançant des leaders mondiaux tels que le président français Emmanuel Macron et l'Ukrainien Volodymyr Zelensky.

En 2018, le comité du prix Nobel de la paix a décerné un prix conjoint pour la lutte contre les violences sexuelles au gynécologue congolais Denis Mukwege et à la militante yazidie Nadia Murad.

L'organisation japonaise Nihon Hidankyo - un mouvement populaire de survivants des bombes atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki - a reçu le prix en 2024.