Pérou: l'État va déployer l'armée à Lima face aux extorsions dans les transports en commun
Le gouvernement péruvien a déclaré jeudi l’état d’urgence dans 14 districts des provinces de Lima et Callao, et ce, pour deux mois. Plusieurs quartiers du Nord de la ville sont concernés. Une réponse à la grève de 63 entreprises de transports en commun et près de 5 000 véhicules, menée jeudi, pour dénoncer l’extorsion et les menaces dont ils sont victimes. Ils ont finalement repris du service vendredi, après les promesses du gouvernement de faire intervenir la police nationale et l’armée dans les quartiers concernés.
Avec notre correspondante à Lima, Juliette Chaignon
Une réponse très attendue après un mois de tensions : 17 attaques et trois conducteurs de bus tués dont l’un assassiné au volant de son véhicule, avec des passagers à bord pour avoir refusé de payer 1,50€ par jour à un gang.
Le gouvernement promet de faire voter une loi, jeudi 3 octobre, pour qualifier de « terrorisme urbain », l'extorsion, le recours aux tueurs à gages et les séquestrations. Un groupe spécial de la police doit aussi être créé.
« Le crime organisé est en train de gagner la bataille »
Mais les représentants des syndicats de transports, comme Martin Ojeda, interviewé par la chaîne locale Canal N, attendent de voir les résultats. « D’ici 60 jours, tout cela devra avoir baissé de manière significative. Dans le cas contraire, nous éteindrons les moteurs à Lima et Callao. »
Des milliers de commerçants et d’entreprises sont aussi touchés par l’extorsion à Lima. « Le crime organisé est en train de gagner la bataille et détruit notre pays », ont ainsi déclaré une vingtaine de syndicats dans un communiqué, vendredi.