Périphérique à 50 km/h : l’abaissement de la vitesse maximale ne règle pas le problème de l’autosolisme
TRANSPORT - Nouveau coup de frein sur le périph’. La vitesse maximale sur la voie qui enserre Paris passe à 50 km/h ce mardi 1er octobre, après une décennie à 70 km/h. Une décision « qui revient juridiquement uniquement à la maire de Paris », comme l’ont rappelé Anne Hidalgo et le nouveau ministre des transports François Durovray à l’issue d’une rencontre la semaine dernière après une première passe d’armes et l’opposition réaffirmée de la présidente de la région Valérie Pécresse.
Ce qui change au 1er octobre 2024 : APL, retraites, périphérique, …
Concrètement, la nouvelle signalisation sera déployée progressivement. Elle se fera tronçon par tronçon en commençant par la partie est (de la porte des Lilas à la porte d’Orléans), avant d’être généralisée le 10 octobre. « On ne va pas verbaliser les automobilistes dès le 1er octobre, il va y avoir une période de transition », a assuré le premier adjoint à la mairie de Paris Patrick Bloche auprès de l’AFP.
L’objectif principal de la mesure est de réduire les nuisances sonores (les conséquences sur la pollution sont moins pour les riverains de l’artère. Pour les automobilistes, cette mesure aura surtout un impact pour les automobilistes en dehors des heures de pointe : la vitesse moyenne sur le boulevard périphérique à l’échelle d’une journée ne dépasse pas 37 km/h.
Trop d’autos
Car la réduction de la vitesse n’aura aucun effet sur l’un des problèmes majeurs du périphérique parisien : son engorgement. À défaut d’envisager une relocalisation massive des entreprises françaises pour diminuer la pression sur la région parisienne, les autorités misent avant tout sur la lutte contre l’autosolisme.
Une seule statistique permet de mesurer l’ampleur du problème : 80 % des voitures qui circulent sur le périph’ sont occupées par leur seul conducteur. Une aberration qui contribue à la saturation des axes routiers sur cette autoroute urbaine comme sur l’ensemble des axes adjacents.
Pour avancer sur cette question, la mairie de Paris comme le gouvernement misent sur le covoiturage, « à même de faire baisser le trafic automobile en Île-de-France ». Pour jouer sur les comportements, Anne Hidalgo souhaite en premier lieu pérenniser les voies olympiques sur l’artère, réservées aux transports en commun, taxis et « véhicules en covoiturage avec au moins deux personnes à bord ». Mais contrairement à l’abaissement de la vitesse, la municipalité ne peut décider seule d’aménager cette voie. Des discussions « ouvertes » sont en cours avec la préfecture de police, indique Patrick Bloche. Lors de leur rencontre vendredi, le ministre des Transports et la maire de Paris ont convenu de « travailler ensemble sur les modalités d’accès à ces voies » et « sur un calendrier commun de mise en place début 2025 ».
Des lignes de covoiturage
Par ailleurs, alors que le secteur des transports a été largement révolutionné par les applications mobiles, la mairie de Paris mise sur des « lignes de covoiturage » pour développer cette pratique et appelle en ce sens « les professionnels du covoiturage » à se mobiliser.
Sur ce point, des projets sont en cours sous l’égide d’Île-de-France Mobilités, mais ils concernent en priorité la grande couronne. Douze lignes « réservables sur une app » pour des trajets « à partager avec d’autres Franciliens sur des itinéraires prédéfinis et connectés au réseau de transports en commun » sont ainsi annoncées pour les prochains mois, indique l’autorité organisatrice dans la région.
À quand des lignes à proximité immédiate de la capitale ? Aujourd’hui, 43 % des automobilistes qui empruntent le périph’ proviennent de la petite couronne. Mais en la matière, tout reste à écrire.
À voir également sur Le HuffPost :
50 ans du périphérique de Paris : Quel avenir pour l’autoroute urbaine la plus empruntée d’Europe ?