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Les «Périphéries» disparaissent de l’antenne de France Inter

La «maison ronde», dans le XVIe arrondissement de Paris, le 18 mars.

La radio publique a supprimé son émission hebdomadaire de quinze minutes, programmée le vendredi en fin de journée, qui chaque semaine donnait la parole aux sans-voix et à leurs défenseurs.

Rares sont les médias qui prennent le temps, et le risque, d’écouter les invisibles, de les autoriser à dire tout simplement ce qu’ils sont. Il existe pourtant quelques niches, le plus souvent au sein du service public, où les accents lointains s’expriment sans filtres, sans sous-titres, où des vies profondes livrent leur vocabulaire ardent, même lorsqu’elles montrent des paysages infortunés, des abandons, des exils.

Périphéries, modeste parenthèse hebdomadaire, est l’un de ces refuges où l’on sent que la vie ne s’exprime pas à la troisième personne. «Périphéries», au pluriel, nous emmène depuis douze ans dans les marges inaudibles du monde sans la laisse de nos habituels chiens de garde. Cette émission est le repaire des sans voix et de leurs défenseurs : les centres d’hébergement d’urgence, les missions locales, les cités, les lieux de culture résistants, les maisons de quartier, les écoles de la seconde chance…

Périphéries n’a pas d’autre programme. Et l’on apprend, brusquement, que France Inter ne veut plus de ce programme. L’heure est politique. Après une campagne où un silence brutal a souvent étouffé la voix des quartiers populaires, de l’égalité des chances, de la vie associative, des handicaps ; à l’heure où l’on recouvre d’un voile de condescendance et de volontarisme cette société de la honte, on a envie, devant l’urgence, d’écouter l’une des chroniques d’Edouard Zambeaux, qui défend toujours les vies microscopiques.

Car Edouard Zambeaux est un fidèle. Durant toutes ces années, il n’a pas cédé aux urgences électorales, ni aux effets de mode. Il n’a pas préféré le brûlant. Infatigablement, il a tendu son micro en décalé, rassurant chaque interlocuteur sur le fait que sa parole n’était l’instrument de personne, le prétexte de rien. Il ne cherche pas à illustrer un propos, (...)

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