Périgord: pourquoi cette famille a choisi de donner "Canard" comme deuxième prénom à son enfant
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Lorsque le petit Dyklan Bret naît le 25 août dernier en Dordogne, ses parents décident de lui donner "Canard" en guise de deuxième prénom. Un choix surprenant, de prime abord, et qui ne manque pas d'amuser les internautes début janvier, lors de la publication de la liste des prénoms les plus "originaux" recensés en 2021 par les services de l'Etat civil du Périgueux.
Pourtant, "Canard" n'a rien d'une blague. "On voulait rendre hommage à ma mère Georgette, dont le nom de famille était Canard, car elle est décédée il y a deux ans et qu'elle a une histoire bien particulière", raconte à BFMTV.com le grand-père du garçonnet, Jean-Christophe Bret Canard.
"Un hommage à ma mère, orpheline de guerre"
"Elle a été orpheline de guerre", assure-t-il. "En 1943, elle a été abandonnée sur le parvis de l'église de Châtellerault (Vienne) parce qu'elle était issue de la communauté des gens du voyage. Elle a ensuite été récupérée par la DDASS, puis a été adoptée sept mois plus tard par un homme qui s'appellait Georges Canard, un soldat français qui a ensuite travaillé dans les chemins de fer et qui était engagé dans la résistance."
"Pour mon fils, c'était une marque de respect envers sa grand-mère. On voulait que ce patronyme continue de vivre à travers les nouvelles générations bien qu'il ne soit plus notre nom de famille, les femmes perdant souvent leur patronyme lorsqu'elles se marient."
Le nom est ainsi "devenu une tradition, un blason" dans la famille. "D'ailleurs, mes quatre fils ont tous 'Canard' comme deuxième prénom et ça ne leur a jamais porté préjudice", poursuit cet homme de 51 ans. "Ça nous a tous beaucoup blessé d'être ainsi jugés."
Insultes et moqueries sur les réseaux sociaux
Mais sur les réseaux sociaux, les choses vont vite. Début janvier, la famille du petit garçon est victime d'une vague de centaines de commentaires désobligeants, irrespectueux voire haineux à l'annonce du deuxième prénom choisi pour le petit dernier de la fratrie. "On a eu des commentaires amusés mais c'est allé beaucoup plus loin que ça", témoigne Jean-Christophe Bret Canard.
"Les gens se moquaient, nous insultaient, disaient qu'on ne pensait pas à l'avenir du petit (...) Certains commentateurs dans les médias ont même laissé entendre que nous étions des cas sociaux, des alcooliques".
Aujourd'hui, le grand-père du petit Dyklan souhaite donc mettre les choses au clair. D'abord, Canard n'est "que le deuxième prénom de mon petit-fils", "donc il ne l'utilisera pas au quotidien contrairement à ce que j'ai pu lire", développe le quinquagénaire. Ensuite, "les gens devraient réfléchir avant de parler: ils ne nous connaissent pas, ne connaissent pas notre histoire ni les raisons qui nous ont poussé à choisir ce prénom".