Pénuries au Royaume-Uni : les amers regrets des brexiteurs

Au Royaume-Uni, les pénuries de carburant et de produits alimentaires donnent le blues aux brexiteurs.
Au Royaume-Uni, les pénuries de carburant et de produits alimentaires donnent le blues aux brexiteurs.

« Qu?est-ce que vous voulez ? Ce qui est fait est fait. » Le fatalisme de Ryan, 21 ans, est révélateur. Cinq ans après le Brexit, lui et de très nombreux partisans du « Leave » ? le bulletin de vote en faveur du divorce anglo-européen ? déchantent nettement. Il faut dire que la rentrée est compliquée outre-Manche : depuis plusieurs semaines, le pays fait face à de sérieuses pénuries de carburant, le gouvernement ayant même dû faire appel à l?armée pour acheminer de nouveaux stocks et gérer la distribution dans les zones les moins bien fournies. Une pénurie à laquelle s?ajoute l?inflation, qui n?est pas sans lien avec le Brexit et la modification des rapports économiques entre les îles britanniques et le Vieux Continent. À Stoke-on-Trent, où s?est rendu Le Parisien, la désillusion est particulièrement forte. En 2016, la ville était devenue la « capitale du Brexit », 70 % de sa population ayant voté pour le départ. Un record absolu pour une ville de plus de 100 000 habitants.

À LIRE AUSSINicolas Baverez ? Quand les populismes perdent le peuple

L?économie? et les étrangers

« Regardez, on dirait qu?une bombe nucléaire a explosé », déclare Bryan, 70 ans, en pointant du doigt les commerces fermés par la crise sanitaire. « Les gens voulaient sûrement le mieux pour le pays, mais rien ne s?est amélioré, et le Covid a fini d?empirer les choses », lâche-t-il, dépité. Un constat fataliste, partagé par Brenda. Lors du référendum, elle s?était farouchement mobilisée en fav [...] Lire la suite