Pénurie de neige et changement climatique : une station du Doubs décide la fermeture de 30% de son domaine skiable

La Cour des comptes s'est félicité de cette initiative, tout en épinglant le modèle économique global du ski français, mal préparé au changement climatique selon les experts.

La station de ski alpin de Métabief, dans le Doubs, est la plus importante du massif du Jura. Elle vient de prendre une décision drastique en annonçant la fermeture de 30% de son domaine skiable. Une décision rendue nécessaire par la pression exercée par le changement climatique, qui se traduit ici par une raréfaction de la neige. La station est située entre 890 et 1.420 mètres d'altitude, où son enneigement de plus en plus aléatoire.

"Non à la fermeture de Piquemiette"

Cette décision de fermeture ne se fait pas sans heurts. Une pétition en ligne intitulée "Non à la fermeture de Piquemiette", nom du secteur fermé, avait recueilli vendredi plus de 3.800 signatures. "A terme, cette décision menace l'avenir touristique et les emplois de toute la station (...) si Piquemiette ferme aujourd'hui, c'est Métabief qui fermera demain", peut-on y lire ; les signataires demandent aux élus "de tenir leurs promesses d'assurer la transition climatique sans brutalité".

Les gestionnaires de Métabief ont entamé à partir de 2015 une transition du domaine en "station de montagne" quatre saisons. La Cour des comptes s'est félicité de cette initiative, tout en épinglant le modèle économique global du ski français, mal préparé au changement climatique selon les experts.

Augmentation de 400% du volet énergétique

"On avait posé une méthode pour préparer nos équipes et les acteurs économique de la station, mais ces dernières années il y a eu un phénomène d'accélération avec la guerre en Ukraine et une augmentation de plus de 400% du volet énergie, puis un déficit de neige naturelle sur la saison 2023-2024", explique à l'AFP Philippe Alpy, président du Syndicat mixte du Mont d'Or (SMMO) qui gère la station. "La réalité économique s'est invitée plus vite qu'on pensait et on a constaté amèrement le 20 août qu'il fallait se résoudre à fermer le secteur de Piquemiette", regrette M. Alpy.

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