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Quelque 200.000 contrats aidés vont être financés en 2018

PARIS (Reuters) - Quelque 200.000 contrats aidés vont être financés en 2018, intégralement dans le secteur non marchand, contre 320.000 cette année, a annoncé jeudi la ministre du Travail Muriel Pénicaud, confirmant l'intention du gouvernement de limiter le recours à ce dispositif jugé peu efficace et trop coûteux. "Avec 200.000 contrats aidés qui seront prévus dans le budget 2018, avec un taux de 50% de prise en charge par l'Etat, on peut arriver à un dispositif plus efficace qu'aujourd'hui", a-t-elle dit à l'issue d'une réunion sur la lutte contre la pauvreté et la politique d'insertion à Matignon. "Nous allons rénover le contrat aidé qui aujourd'hui, dans la quasi-totalité des cas (...) n'est qu'une expérience professionnelle précaire sans accompagnement et sans formation", a-t-elle ajouté, aux côtés du Premier ministre Edouard Philippe et la ministre des Solidarités Agnès Buzyn . "Les contrats aidés vont être ciblés sur les publics les plus en difficultés, être réservés aux secteurs non marchands (...) et ciblés sur les secteurs prioritaires" (urgence sanitaire et social, accueil des élèves handicapés à l'école, communes rurales et outre-mer). Edouard Philippe, dont le gouvernement est engagé dans une politique de baisse des dépenses publiques, avait confirmé début septembre qu'il y aurait "nettement moins" de contrats aidés l'an prochain comparé à 2017, qui a déjà connu une forte baisse par rapport à 2016. La précédente majorité avait budgété pour cette année un volume de 280.000 contrats aidés pour un montant de 2,4 milliards d'euros. Le nouveau gouvernement avait par la suite accordé une rallonge en portant leur nombre à 320.000. Selon Les Echos, l'enveloppe prévue pour 2018 serait de 1,45 milliard d'euros. Le taux moyen de prise en charge des contrats aidés du secteur non marchand par l'Etat était jusqu'ici de 70%. INQUIÉTUDES DES ELUS LOCAUX Subventionnés par l'Etat et censés aider à l'insertion dans le monde professionnel, les contrats aidés sont dans le viseur du gouvernement qui les juge trop coûteux et inefficaces et qui estime qu'ils ne peuvent en aucun cas "être l'instrument majeur de la politique de l'emploi". Pour Emmanuel Macron, qui a affiché son ambition de ramener le taux de chômage à 7% en 2022 - contre 9,6% actuellement -, le "taux de retour à l'emploi durable des personnes concernées" par les contrats aidés "est très faible". L'annonce de la baisse des contrats aidés, qui dans le secteur non marchand concerne essentiellement le secteur hospitalier et l'éducation nationale, avait suscité cet été l'inquiétude des élus locaux, notamment au moment de la rentrée scolaire. Les élus ont notamment reproché une absence totale de concertation. Lors d'une rencontre avec l'Association des maires de France début septembre, le gouvernement s'est engagé à traiter "au cas par cas" les situations où la baisse du nombre d'emplois aidés poserait des problèmes. Le chiffre annoncé ce jeudi n'est "pas une bonne nouvelle", a indiqué à Reuters Olivier Dussopt, président de l'association des petites villes de France (APVF). "Pour autant, je note que le gouvernement a pris en compte un certain nombre de nos demandes, notamment sur les communes rurales et les secteurs du handicap". (Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)