Pénaliser l’antisionisme : députés en terrain miné

Un groupe d’élus entend renforcer la loi en assimilant la critique d’Israël à de l’antisémitisme. Une proposition qui divise.

Devant la résurgence des actes antisémites et après l’agression d’Alain Finkielkraut, passage en revue de ce que permet la loi et sur le projet controversé d’un député LREM, qui souhaite pénaliser l’antisionisme.

Que prévoit actuellement la loi ?

Dans le cadre de l’affaire Finkielkraut, une enquête a été ouverte pour injure publique à caractère raciste. La loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881 la définit comme toute expression visant à dénigrer «une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée». Les faits sont passibles d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. Le droit prévoit également la répression d’autres délits tels que la diffamation raciale, la provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale. Quant à la loi dite «Gayssot», elle vient sanctionner la négation de faits qualifiés de crimes contre l’humanité, comme la Shoah.

Entre antisémitisme et antisionisme, la faille politique ?

La notion d’antisionisme a fait une entrée fracassante sur la scène politique en 2009, quand Dieudonné a lancé une liste antisioniste aux européennes. Le secrétaire général de l’Elysée de l’époque, Claude Guéant, avancera l’idée d’interdire cette liste, la qualifiant d’antisémite. Elle terminera sous la barre des 2 % en Ile-de-France. Mais dans le discours soralo-dieudonnien, et pour les complotistes, le terme «sioniste» se substitue durablement à celui de «juif» et l’antisionisme devient prétexte à une critique générale des juifs. Si l’antisémitisme recouvre la haine des juifs en tant que groupe ethnique et religieux, l’antisionisme a évolué dans le temps. Il consistait à nier le droit à l’existence de l’Etat d’Israël, mais tend aujourd’hui à prendre d’autres formes et à être utilisé (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Le retour de la peste
Antisémitisme Contre la haine, la quête de l’union
Beaubourg en quête de son œuvre totem
DELPHINE BATHO L’écologie, «un effort de guerre»
Delphine Horvilleur : «Beaucoup pensent que la question de l’antisémitisme ne les concerne pas vraiment»