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Pékin s'en prend aux envahisseurs nippons des années 1930-1940

Le président chinois Xi Jinping a estimé mercredi, à la veille d'un défilé militaire, que les troupes japonaises qui avaient envahi la Chine dans les années 1930 et 1940 avaient fait preuve de barbarie et avaient commis des massacres dans le but de faire plier le pays. /Photo prise le 2 septembre 2015/REUTERS/Jason Lee

PEKIN (Reuters) - Le président chinois Xi Jinping a estimé mercredi, à la veille d'un défilé militaire, que les troupes japonaises qui avaient envahi la Chine dans les années 1930 et 1940 avaient fait preuve de barbarie et avaient commis des massacres dans le but de faire plier le pays. Douze mille soldats doivent défiler jeudi dans les rues de Pékin, à l'occasion du 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Asie. "Les envahisseurs militaristes japonais ont été extrêmement sanguinaires et cruels, ils ont fait preuve envers les Chinois d'une brutalité sans précédent, et ont tenté de faire plier le peuple chinois en perpétrant des massacres et en semant la mort", a dit le numéro un chinois, cité par l'agence de presse officielle Chine nouvelle. Les envahisseurs, a dit Xi Jinping en puisant dans un vocabulaire inhabituellement dur, furent "monstrueux". "Face aux couteaux de boucherie des envahisseurs, les Chinois ont érigé une nouvelle grande muraille avec leur chair et leur sang", a-t-il ajouté. Le gouvernement chinois a dit à plusieurs reprises que le défilé prévu jeudi n'était pas dirigé contre le Japon, mais destiné à se souvenir du passé et à chérir la paix actuelle. "Le défilé ne vise aucun pays en particulier, ne vise pas le Japon d'aujourd'hui et ne vise certainement pas le peuple japonais", a dit Yang Yujun, porte-parole du ministère. Les médias officiels chinois ne manquent néanmoins pas une occasion de rappeler les horreurs commises par les troupes d'occupation japonaises pendant la guerre, notamment à Nankin, et des photos d'atrocités ont été placardées à Pékin. La Chine réclame en vain depuis des années que le Japon se repente formellement de ses crimes de guerre commis pendant le conflit sino-japonais de 1937-45. Selon Xi Jinping, la victoire à la fin de la guerre fut un "miracle" étant donné les difficultés qui étaient celles de la Chine. MESURES EXCEPTIONNELLES "Récemment, face aux incursions répétées d'ennemis puissants, les Chinois n'ont jamais plié, continuant de faire cause commune(...), luttant avec ténacité, jurant de se battre jusqu'au bout", a continué le président. Le défilé aura lieu sur la place Tiananmen en présence de militaires russes et de quelques autres contingents étrangers, sous le regard de Xi Jinping et de ses homologues russe Vladimir Poutine, soudanais Omar Hassan al Bachir ou vénézuélien Nicolas Maduro. Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, ne sera pas présent. La plupart des dirigeants occidentaux seront absents, boudant un événement qui s'apparente selon eux à une démonstration de force de l'armée chinoise et à un message préoccupant quant aux ambitions militaires de Pékin. Côté français, sera présent jeudi à Pékin le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. La municipalité de Pékin a pris des mesures exceptionnelles pour s'assurer que tout se déroulerait sans accroc, restreignant la circulation automobile et fermant des usines situées parfois à plusieurs centaines de kilomètres de la capitale pour faire temporairement disparaître le brouillard de pollution qui recouvre la ville. Les avions en modèle réduit ont été interdits à la vente, les habitants des immeubles situés sur le chemin du défilé ont reçu ordre de ne pas regarder à leurs fenêtres et les deux principaux aéroports de la ville seront fermés jeudi matin. (Ben Blanchard; Jean-Stéphane Brosse et Eric Faye pour le service français)