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Pékin réplique aux critiques de l'Onu sur les droits de l'homme

GENEVE (Reuters) - La Chine a répliqué mardi aux critiques des Nations unies sur son bilan en matière de droits de l'homme en déclarant qu'un groupe d'avocats dont l'Onu réclame la libération était coupable de graves crimes économiques. Pékin a également évoqué le cas de Lee Bo, un éditeur de Hong Kong porté disparu, déclarant qu'il collaborait avec les autorités chinoises et ne souhaitait pas de publicité sur son cas. Lee Bo fait partie d'un groupe de cinq éditeurs hongkongais liés à une maison d'édition critique envers le pouvoir chinois dont les disparitions mystérieuses ont suscité l'inquiétude de l'Onu. Dans un communiqué diffusé mardi matin à Genève, le haut-commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Husseni a dénoncé plus généralement "un schéma très inquiétant en Chine, qui a de graves conséquences sur la société civile et le travail important qu'elle réalise à travers tout le pays". Environ 250 avocats, assistants juridiques et militants des droits de l'homme ont été interpellés en Chine depuis le début de la répression, début juillet, selon le communiqué. Beaucoup ont été relâchés depuis. Le mois dernier, 15 autres avocats des droits de l'homme ont été arrêtés, dont dix ont été accusés de "subversion de l'Etat", un crime passible de la prison à vie. "La mission chinoise exprime son fort mécontentement et désaccord avec les remarques erronées du haut-commissaire", a réagi la représentation de Pékin à Genève dans un communiqué. Le cas des "soi-disant avocats" concerne en fait un réseau criminel visant à perturber l'ordre social, a-t-elle dit. Pékin les accuse d'avoir organisé des manifestations ou provoqué des troubles sévères à l'ordre social et judiciaire en incitant des particuliers à harceler des fonctionnaires par téléphone ou à insulter, menacer ou intimider des juges ou des policiers. "Ils ont également été impliqués dans de graves crimes économiques comme l'abus de bien sociaux, l'évasion et la fraude fiscale", ajoute la mission dans son communiqué. (Tom Miles; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)