Pour Pékin, la “compétition stratégique” américaine est une impasse
En ce début d’année 2023, de nombreux nuages noirs s’amoncellent au-dessus de la politique mondiale. Tandis que de nombreuses réformes et turbulences se font jour, la volonté d’unité et la propension à la division se contrarient l’une l’autre. Sur les continents américain et européen, plusieurs pays ont accepté de fournir à l’Ukraine des chars lourds de pointe, ce qui pousse à une escalade du conflit avec la Russie.
Auparavant, dans une déclaration commune publiée [le 11 janvier par une commission conjointe de hauts diplomates] après la rencontre du Premier ministre japonais, Fumio Kishida, en visite aux États-Unis, avec le président Joe Biden, il est affirmé : “Le monde est entré dans une ère de compétition stratégique.” [Le texte original en anglais parle de “communauté internationale” subissant les effets de la politique étrangère chinoise.] Autrement dit, Washington cherche à imposer une “compétition stratégique” pas seulement à la Chine, mais aussi au monde entier.
Des systèmes de valeurs différents
La compétition est un élément habituel de la vie sociale, et surtout, c’est le moteur du progrès humain. Cependant, dans la bouche des Américains, le terme de “compétition stratégique” ne renvoie pas à une interaction normale, logique et structurée entre individus d’une même société. Il fait allusion à la nécessité de combattre, de contenir et même d’assaillir des adversaires aux valeurs et systèmes différents, ayant la capacité de les défier. Cela pour sauvegarder la légitimité des valeurs, de l’idéologie et des intérêts des États-Unis. La formule est au cœur de leur discours diplomatique et politique ; elle est l’expression d’un bras de fer stratégique visant à affirmer : “C’est moi le meilleur, toi, tu es mauvais !”
Le 31 mai 2019, dans le premier rapport publié par le ministère de la Défense américain sur sa stratégie indo-pacifique, la “compétition stratégique” était définie comme une “confrontation géopolitique entre États libéraux et États autoritaires ayant des objectifs totalement différents sur la construction d’un ordre mondial”, et le fait de sortir gagnant de cette “compétition stratégique” était présenté comme un “objectif central” de la sécurité nationale américaine.
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