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Pékin accuse l'Inde d'inventer des prétextes pour violer la frontière

La Chine a accusé mercredi l'Inde d'avoir "inventé" des prétextes pour expliquer l'entrée illégale de ses soldats sur le territoire chinois dans une zone contestée de l'Himalaya, et elle ajoute avoir fait pour sa part preuve d'une grande retenue. /Photo prise le 1er juin 2017/REUTERS/Fabrizio Bensch

PEKIN (Reuters) - La Chine a accusé mercredi l'Inde d'avoir "inventé" des prétextes pour expliquer l'entrée illégale de ses soldats sur le territoire chinois dans une zone contestée de l'Himalaya, et elle ajoute avoir fait pour sa part preuve d'une grande retenue. Le face-à-face, sur le plateau de Doklam, proche de l'Etat indien du Sikkim qui est limitrophe de la Chine, a fait monter la tension entre les deux voisins, qui partagent 3.500 km de frontière, dont des tronçons importants sont toujours contestés. Début juin, selon la version chinoise des événements, des gardes indiens sont entrés dans la région chinoise de Doklam (ou Donglang), au Tibet, et ont empêché des travaux sur une route du plateau. Des soldats des deux pays se sont en outre fait face près d'une vallée contrôlée par la Chine, qui sépare l'Inde de son petit allié, le Bhoutan, et donne à la Chine accès à une étroite bande de territoire reliant l'Inde et à ses régions les plus au nord-est. L'Inde a dit avoir averti la Chine que la construction de la route aurait de graves implications sur le plan de la sécurité. Dans un communiqué, le ministère chinois des Affaires étrangères affirme mercredi que des soldats indiens se trouvent toujours en territoire chinois et que Pékin a agi avec beaucoup de retenue, exigeant que l'Inde retire ses forces. "Mais non seulement les Indiens n'ont pas pris de mesures concrètes pour corriger leur erreur, mais ils ont inventé toutes sortes de raisons qui ne tiennent pas la route, afin d'expliquer le franchissement illégal de la frontière par des militaires indiens", a déclaré le ministère chinois. Le ministère rappelle que le tracé de la frontière a fait l'objet d'un accord en 1890 entre les gouvernements chinois et britanniques, alors puissance coloniale de l'Inde, puis avec le gouvernement indien, après l'indépendance. Le ministère indien des Affaires étrangères n'a pas réagi pour le moment. (Ben Blanchard; Eric Faye pour le service français)