Publicité

Pédophilie «La lâcheté des politiques renforce le déni collectif»

Pour le pédopsychiatre Philippe Duverger, le tabou et l’émotion qui entourent les affaires de violences sexuelles sur les enfants empêchent l’Etat de se saisir du problème sur le fond.

Philippe Duverger est pédopsychiatre, chef du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent au CHU d’Angers, et professeur des universités. Pour Libération, il décortique les mécanismes psychologiques et sociétaux qui expliquent l’inaction des pouvoirs publics en matière de prévention de la pédophilie.

Un appel citoyen publié ce mardi sur Libération.fr dénonce l’absence de politique de prévention en matière de pédophilie. Partagez-vous ce constat ?

Disons que je considère notre politique de prévention actuelle comme largement insuffisante, même si je ne dirais pas qu’elle est totalement inexistante. Aujourd’hui, on est encore dans cette logique de se saisir du problème une fois que le mal est fait. La loi Schiappa votée cet été, qui permet d’être plus sévère envers les auteurs de violences sexuelles sur mineurs, va dans ce sens.

Mais la pédophilie est un problème majeur qu’il faut prendre à la racine. Il y a bien des colloques, des conférences, des livres, des études, des émissions de télévision qui se veulent préventifs en la matière… Ils ne sont portés que par un petit groupe d’experts et par des associations et n’ont pour le moment pas de réel impact dans notre société. La prévention, si elle veut vraiment faire évoluer les comportements, les habitudes, les mentalités, doit s’inscrire dans le temps. Et pour cela, on a besoin que les politiques se saisissent du problème, au plus haut niveau et dans la durée, et donc pas seulement au moment de leur campagne électorale ou au détour d’un événement dramatique qui défraie la chronique.

Selon vous, pourquoi les politiques ne s’emparent-ils pas du problème ?

Introduire ce sujet dans le débat public est pour eux un terrain périlleux. Ce n’est pas qu’ils ne veulent pas aborder le sujet, mais plutôt qu’ils ne savent pas comment le (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Un appel citoyen contre l’apathie
Rue d'Aubagne : «Nous n’avons plus aucune confiance en la mairie»
Les «gilets jaunes» font durer le mouvement en ciblant autoroutes et dépôts de carburant
Modernisation de la justice: coup d’envoi des débats à l’Assemblée
Gilets jaunes : les routiers ne rejoindront pas le mouvement