"Je suis un pécheur": le pape François revient sur certains de ses regrets dans un nouveau livre

Le pape François revient sur son enfance en Argentine, les circonstances de son élection en 2013 et l'exercice du pouvoir dans une autobiographie, dont la version française, intitulée "Espère", sort ce mercredi 15 janvier, sans faire de révélations fracassantes.

Au travers d'anecdotes, il renouvelle ses messages sur les piliers principaux de son pontificat, comme la recherche de la paix, l'accueil des migrants et la protection de l'environnement.

À 88 ans, François revient sur des épisodes de son enfance dans un quartier multiculturel de Buenos Aires, y compris des actions qu'il regrette. "Je me souviens de mes péchés et j'en ai honte. (...) Je suis un pécheur", avoue le chef de l'Eglise catholique. Il se décrit comme un "enfant espiègle" et évoque avec nostalgie les membres de sa famille.

Un garde suisse l'informe des résultats de son équipe de foot favorite

Il raconte ainsi le voyage de ses grand-parents italiens émigrant en Argentine en 1929 à bord d'un bateau en 3e classe, avec sa grand-mère qui avait caché ses biens dans la doublure de son manteau. "Il n'y a rien de nouveau dans cela, c'est une histoire d'hier comme d'aujourd'hui", observe-t-il.

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Le pape François revient aussi sur le conclave ayant abouti à son élection dans la foulée de la démission surprise de Benoît XVI.

"Je n'avais jamais imaginé que le résultat de ce conclave pourrait me concerner directement, donc figurez-vous si j'avais pensé à un nom de pape", confie-t-il.

Et de se remémorer: "À Saint-Pierre ces jours-là un SDF se promenait avec une pancarte autour du cou où était écrit 'Pape François Ier'. Cet image me reviendrait à l'esprit seulement après coup, quand plusieurs journaux publièrent la photo".

Il révèle ne pas avoir regardé la télévision depuis 1990 suite à un voeu qu'il avait après avoir vu par accident "des images sordides" l'ayant profondément "offensé". Il avoue "de rares exceptions" à ce voeu, notamment lors des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis.

Du coup, il n'a pas vu un match de son équipe de foot favorite San Lorenzo "depuis trente ans", mais "un garde suisse laisse les résultats" de leurs matches sur son bureau.

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Depuis son élection, qui s'est traduite par un isolement lié au pouvoir, "sortir pour manger une pizza est l'une des petites choses qui me manquent le plus", dit-il. "Une pizza mangée sur une table dehors a un goût très différent d'une pizza livrée à domicile: je suis un citoyen dans l'âme."

"Quand j'étais cardinal, j'aimais marcher dans les rues et prendre le métro. Les rues me parlent tellement, elles sont pleines d'enseignement", note-t-il.

Dans cet ouvrage écrit en collaboration avec le journaliste italien Carlo Musso et présenté par son éditeur français Albin Michel comme "la première autobiographie jamais publiée par un pape de son vivant", le pape revient aussi sur les difficultés de son pontificat.

C'est la cas notamment de sa réforme de la bureaucratie vaticane, particulièrement l'imposition de règles dans le domaine financier, qui a suscité "la plus grande résistance au changement".

Article original publié sur BFMTV.com