Le père de Joanna Parrish, tuée par Michel Fourniret, déplore l'absence de procès pour sa fille
"Fourniret ne sera jamais condamné pour le meurtre de notre fille et c’est la faute de la justice française". Dans un entretien accordé au Parisien, Roger Parrish déplore la lenteur et le mépris de la justice française face au meurtre de sa fille.
Le corps de Joanna Parrish a été retrouvé le 17 mai 1990 dans une rivière de Monéteau (Yonne). Elle avait été battue, violée et étranglée. La jeune Anglaise de 20 ans exerçait comme assistante d'anglais dans un lycée d'Auxerre.
"La justice française nous a souvent laissés tomber"
Alors que l'enquête sur le meurtre patine, se sentant démunis, les parents de Joanna sillonnent alors régulièrement la région durant ces années 1990 pour comprendre, rappelle Le Parisien.
Un des suspects principaux de ce meurtre est Michel Fourniret. En effet, le crime avait des similarités avec son mode opératoire. En outre, deux ans avant l'assassinat de Joanna Parrish, une autre jeune femme, Marie-Angèle Domèce, avait disparu juste à côté du lycée de la jeune Britannique.
"La justice a longtemps refusé de nous croire ou de croire notre avocat quand nous demandions que la piste Fourniret soit examinée", déplore Roger Parrish.
En 2008, le tueur en série est mis en examen pour assassinat dans cette affaire. Toutefois, la cour d'appel ordonne finalement un non-lieu à son encontre en 2011 et la piste Fourniret est écartée. Pourtant, son épouse et complice Monique Olivier avait évoqué en 2005, le meurtre de deux jeunes femmes pouvant correspondre à Marie-Angèle et Joanna.
"Ils ont pris leur temps alors que le meurtre de Joanna aurait pu être jugé bien plus tôt. Pendant toutes ces années, nous avons eu la sensation de ne pas exister. La justice française nous a souvent laissés tomber, et ça continue aujourd’hui", dénonce Roger Parrish.
"L'homme qui a tué notre fille ne sera jamais jugé"
C'est en effet l'implication de Monique Olivier qui met les parents sur la piste. "Joanna ne serait jamais partie seule avec un homme, mais elle aurait pu faire confiance à une femme", explique en ce sens son père. "On est venu plusieurs fois en France pour demander à la justice ou aux policiers de creuser cette piste, mais on parlait dans le vide", poursuit-il.
En 2018, Michel Fourniret passe aux aveux. "Cette fois-là, on a cru que c’était bon, que l'on aurait notre procès", affirme Roger Parrish. Toutefois, l'affaire continue pour élucider les disparitions parallèles d'autres femmes comme Estelle Mouzin ou Marie-Angèle Domèce.
"Sauf que maintenant, Fourniret est mort et l'homme qui a tué notre fille ne sera jamais jugé. C’est très dur à vivre car on attendait ce procès depuis trente ans",
En novembre, Monique Olivier comparaîtra devant la cour d'assises pour son implication dans les trois dossiers. Les parents de Joanna Parrish ne s'y rendront pas. "Aller en France va nous coûter beaucoup d’argent, et la justice française n’a jamais remboursé le moindre de nos déplacements durant toutes ces années", explique Roger Parrish, qui déplore que sa demande de mettre en place une visio soit restée sans réponse.