Oxfam publie un rapport sur le logement et pointe l’extrême concentration des propriétaires

L’ONG dirigée par Cécile Duflot appelle à inscrire le droit au Logement dans la Constitution pour le même au même rang que le droit à la propriété.

L’ONG y voit un « carburant des inégalités ». Dans un rapport publié ce lundi 4 décembre, Oxfam estime que le logement est soumis à une « course au profit » de la part d’acteurs privés, alors qu’il s’agit d’un droit fondamental qui devrait être « inscrit dans la Constitution ».

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Intitulé Logement : inégalités à tous les étages, ce premier rapport d’Oxfam consacré au logement dresse le constat d’un creusement des inégalités dans l’accès à un logement abordable et rénové en France. Un chiffre a été pointé sur franceinfo par la directrice générale Cécile Duflot. Environ 3,5 % des propriétaires détiennent la moitié du parc immobilier locatif français.

Le rapport fait état d’un désengagement progressif de l’État, qui « a ouvert la voie au secteur privé et aux investisseurs financiers, jusqu’à la financiarisation », provoquant des « déséquilibres importants entre l’offre et la demande ». C’est le cas du logement intermédiaire, segment situé entre le parc social et l’offre privée, avec la multiplication de résidences privées (étudiantes et seniors) « au détriment d’une offre abordable pour les plus précaires », observe Oxfam, rappelant qu’un étudiant consacre 44% à 60% de son budget mensuel au logement.

« On s’est rendu compte que la question du logement est le carburant de toutes les inégalités », a déclaré Cécile Duflot rappelant qu’en 20 ans les prix des biens immobiliers ont augmenté « quatre fois plus vite que les revenus ». Premier poste de dépense contrainte des Français, le logement est passé d’une part de 9,5% du revenu brut des ménages en 1960 à 23% aujourd’hui, voire 32% pour les plus modestes, souligne l’association spécialisée dans la lutte contre les inégalités et la pauvreté.

Les trois propositions d’Oxfam pour le logement

Pour attirer les investisseurs, la réponse politique a été de « développer des niches fiscales », mais trois d’entre elles « ont coûté près de 11 milliards d’euros en 12 ans », ce qui aurait pu permettre « la construction de plus de 70 500 logements sociaux », ont calculé les auteurs.

Oxfam juge aussi la fiscalité « inadaptée » à la montée des inégalités, favorisant au contraire « l’accumulation du patrimoine immobilier » tout comme l’augmentation de la part des logements vacants et des résidences secondaires.

Parmi les recommandations formulées, le rapport propose d’inscrire le droit au logement dans la Constitution afin qu’il soit élevé au même rang que le droit à la propriété. Il propose aussi de restreindre voire d’interdire les sociétés d’investissement immobilières cotées (SIIC) dans l’investissement résidentiel, de supprimer les niches fiscales pour les locations type Airbnb et d’offrir la possibilité aux maires d’interdire ces dernières lorsqu’il s’agit de résidences secondaires. Oxfam souhaite enfin expérimenter l’encadrement des prix du foncier et rendre la taxe foncière plus progressive.

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