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Oxfam dit que son ex-directeur en Haïti a reconnu le recours aux prostituées

LONDRES (Reuters) - L'ancien directeur de l'ONG britannique Oxfam en Haïti a reconnu avoir fait venir des prostituées à son domicile avant de quitter ses fonctions au sein de l'organisation en 2011, lit-on dans les conclusions d'une enquête interne datant de cette époque rendues publiques lundi.

C'est la première fois qu'Oxfam s'exprime directement sur les accusations visant Roland Van Hauwermeiren, qui nie, depuis que le scandale a éclaté, avoir eu recours à des prostituées et des relations sexuelles avec des mineures.

Le Belge a dirigé les opérations de l'ONG britannique en Haïti après le tremblement de terre qui a fait entre 200 et 300.000 morts dans l'île en 2010.

Il a démissionné en 2011 à la suite de l'enquête interne qui, d'après le rapport, a mis en évidence le fait que lui et d'autres employés avaient fait appel à des prostituées.

Oxfam dit rendre public ce rapport d'enquête aujourd'hui afin d'être "aussi transparent que possible sur les décisions que nous avons prises" et parce qu'elle reconnaît que son silence a provoqué une "rupture de confiance".

Reuters n'a pas pu obtenir sur le moment de réaction de Roland Van Hauwermeiren.

Le rapport détaille les initiatives prises par Oxfam après la réception, le 12 juillet 2011, d'un courriel accusant son directeur en Haïti et d'autres employés de ne pas avoir respecté le code de conduite de l'ONG.

Oxfam avait à l'époque conclu que les seules "accusations étayées" étaient celles qui concernaient la venue de prostituées dans la résidence de Roland Van Hauwermeiren. Celui-ci a reconnu les faits et proposé sa démission, dit le rapport, dans lequel aucun autre nom n'est cité.

Cette version contredit celle de Roland Van Hauwermeiren, qui a affirmé jeudi, dans une lettre ouverte adressée à la chaîne belge VTM, avoir démissionné parce qu'il n'avait pas exercé un contrôle suffisant sur des employés accusés d'avoir fait appel à des prostituées.

Lui-même reconnaît dans cette lettre avoir eu une brève liaison et des "contacts intimes" avec une Haïtienne à son domicile, mais il assure qu'il ne s'agissait pas d'une prostituée ni d'une victime du tremblement de terre.

(Elizabeth PiperTangi Salaün pour le service français)