Ouverture d'une information judiciaire à l'encontre de Ferrand

PARIS (Reuters) - Le parquet national financier (PNF) a demandé le 5 janvier l'ouverture d'une information judiciaire pour prise illégale d'intérêts dans l'affaire des Mutuelles de Bretagne à l'encontre de Richard Ferrand, chef de file des députés de La République en marche (LaRem), a-t-on appris mardi de source judiciaire.

L'ouverture de cette information judiciaire fait suite à une plainte avec constitution de partie civile déposée en novembre par l'association Anticor, pour prise illégale d'intérêts, recel et complicité, des chefs repris par le PNF dans sa réquisition.

Anticor avait déposé sa plainte après le classement sans suite de ce dossier par le procureur de la République de Brest, qui avait estimé qu'"aucune infraction au code de la mutualité (n'avait) été établie".

Le parquet de Brest avait ouvert le 1er juin 2017 une enquête préliminaire pour établir s'il y avait lieu ou non de poursuivre Richard Ferrand, pour avoir permis à la société immobilière de sa compagne, Sandrine Doucen, d'emporter en 2011 un marché immobilier lors de la location d'un local commercial par les Mutuelles de Bretagne, qu'il a dirigées de 1998 à 2012.

L'ouverture de cette enquête préliminaire avait coûté son poste au gouvernement à ce soutien de la première heure du chef de l'Etat, Emmanuel Macron.

Richard Ferrand a estimé mardi que la décision du parquet national financier relevait du cours normal de la procédure judiciaire.

"Aujourd'hui vous comme moi nous ne connaissons qu'une seule décision de justice, celle qui reconnaît par le classement sans suite que je n'ai rien commis d'illégal ni d'immoral", a-t-il réagi sur le plateau de BFM TV.

"Ensuite, une association a souhaité poursuivre et s'acharner. Comme on est en droit français dans une logique qui fait que quand quelqu'un dépose une plainte, on l'examine, moi j'ai confiance dans la justice de mon pays, j'ai ma conscience et donc la justice doit passer", a-t-il poursuivi.

"Ca m'agace évidement, quand on est mis en cause et que l'on sait au fond de soit que l'on a rien commis, c'est agaçant", a-t-il ajouté.

(Emmanuel Jarry, avec Julie Carriat, édité par Yves Clarisse)