Outre-mer : Thierry Henry soutient la Martinique et la Guadeloupe à la télévision américaine
FRANCE - Connu pour ses traits d’humours, Thierry Henry sait aussi être grave quand la situation l’exige. À la fin de l’émission de la chaîne américaine CBS Sports consacrée à la Ligue des champions et dans laquelle il est un des intervenants principaux, ce mercredi 23 octobre, le sélectionneur médaillé d’argent aux JO cet été s’est accordé un moment d’antenne plutôt intime. Ceci en s’exprimant sur la situation économique (et politique) en Martinique et en Guadeloupe.
Vie chère en Martinique : 15 ans après, ce qu’enseigne le précédent de 2009
Alors que CBS Sports Golazo, où il est consultant sportif au côté notamment des Anglais Jamie Carragher et Micah Richards, allait se conclure, la présentatrice Kate Abdo a laissé la parole au champion du monde 1998. Et c’est sur un ton grave et sur une « note sérieuse » qu’il a souhaité aborder le sujet.
Ceci est un « message de soutien pour les gens en Guadeloupe et en Martinique. Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais la vie est très chère là-bas. C’est la France d’ailleurs, ce n’est pas un territoire gouverné par la France. C’est la France », a remis en contexte l’ancien footballeur. Et de se lancer : « Les prix des aliments au supermarché sont deux à cinq fois plus élevés que sur le territoire hexagonal », a-t-il poursuivi, en donnant des exemples bien concrets des répercussions sur le pouvoir d’achat des Martiniquais et Guadeloupéens. « Par exemple, une bouteille d’huile en France coûte 9 euros. En Guadeloupe, c’est 16 ou 17 euros ».
« Je voulais donc envoyer un message de soutien. S’il vous plaît, ça suffit maintenant. Baissez les prix car les gens ne peuvent pas vivre et gagnent moins d’argent aussi », a ajouté l'ancienne gloire d’Arsenal.
Fils de parents antillais
Thierry Henry s’est d’ailleurs permis de conclure par une référence à l’artiste martiniquais Saël, auteur de la chanson Tchimbé Raid Pa Moli, dont il a repris les paroles. « Et comme on dit au pays : ’Tchimbé Raid Pa Moli’ ». Des paroles créoles traduisibles par : « Tenez bon, ne lâchez pas ! ». « Zot ja Konet, fos (Vous savez déjà, force !) », a également lâché Thierry Henry.
Si l’ex-meilleur buteur de l’équipe de France est né aux Ulis, dans l’Essonne, en 1977, ses parents sont tous deux originaires des îles des Antilles citées plus tôt. Son père, Antoine, est né en Guadeloupe, tandis que sa mère, Maryse, a vu le jour en Martinique.
Logiquement sensibilisé aux problématiques économiques et politiques traversées par les Antilles françaises, Thierry Henry a délivré un message rare dans un contexte de flambée des prix dans ces deux départements français. Sans parler des actes violences qui frappent tout particulièrement la Guadeloupe, mais aussi la Martinique, où le mouvement de contestation contre la vie chère ne cesse de prendre de l’ampleur depuis le début du mois de septembre. Des contestations régulièrement marquées par des émeutes et des affrontements entre habitant et forces de l’ordre qui ont conduit les autorités à décréter l’instauration d’un couvre-feu nocturne ces dernières semaines.
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