Ours polaires : cette étude qui montre l’impact des émissions de CO2 sur l’espèce va permettre de mieux la protéger
CHANGEMENT CLIMATIQUE - Pour la première fois, une étude a prouvé que l’impact des émissions de CO2 sur la banquise affectait la survie des oursons polaires. Publiée ce jeudi 31 août dans la revue américaine Science, cette étude a enfin quantifié le lien entre émissions de gaz à effet de serre et nombre de jours sans glace de mer pour les ours polaires comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête de l’article.
La quantification proposée par cette étude est importante car elle va permettre de calculer directement l’impact d’un projet spécifique, par exemple pétrolier, sur la survie des oursons polaires. Un modèle qui devrait pouvoir s’appliquer à d’autres espèces mises en danger par le réchauffement climatique.
Aux États-Unis, il est possible que cette étude permette d’améliorer la protection des ours blancs. En effet, si l’espèce est reconnue comme menacée par l’Endangered Species Act depuis 2008, un argumentaire juridique empêchait jusqu’à aujourd’hui que cette loi serve à évaluer de nouveaux projets d’exploitation pétrolière et gazière en fonction des impacts de leurs émissions de gaz à effet de serre. Rédigé par David Bernhardt, avocat et lobbyiste pour l’industrie minière, cet argumentaire affirmait qu’il était impossible d’identifier l’impact précis d’une source spécifique de CO2, ce que cette étude contredit.
La banquise, clé de la survie des oursons
La fonte de la glace de mer dans l’Arctique met directement en danger les ours polaires, qui s’en servent pour chasser les phoques. Les algues poussant sous la banquise permettent également de nourrir les poissons chassés par les ours. Or, lorsqu’un ours fait face à un jour sans banquise, et qu’il doit nager plus loin pour en trouver, il se retrouve à jeûner et a donc moins d’énergie pour survivre et s’occuper de ses oursons.
Dans le sud-est du Groenland, leur accès à la banquise se restreint à quelques mois par an. Certains ours polaires finissent alors par utiliser des morceaux de glace d’eau douce comme socle pour chasser, une adaptation qui n’est pas possible dans toutes les régions du Groenland. Des scientifiques estiment par ailleurs que la plupart des ours polaires pourraient disparaître d’ici 2100 si les émissions continuent à augmenter.
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