Ouragan Kirk : direction l'Europe, ses effets attendus mercredi prochain en France

À cette époque de l'année, il n'est pas rare de voir d'anciens ouragans issus de l'Atlantique subtropical remonter vers l'Europe de l'Ouest. La semaine prochaine sera rythmée par ces phénomènes qui arriveront jusqu'à nos latitudes, dont Kirk, qui pourrait être le plus fort de la série. À quels effets peut-on s'attendre en France ?

Alors que la saison cyclonique est restée modeste jusqu'à présent en Atlantique malgré la violence d'Hélène à la fin du mois de septembre, l'activité a repris de la vigueur avec de nombreux phénomènes qui se sont formés au milieu de l'océan : Isaac, Joyce, Kirk et maintenant Leslie. Ceux-ci remontent directement vers le nord, de telle sorte qu'ils restent en pleine mer et ne menacent aucune terre. Mais, à force de remonter vers le nord, ils rencontrent le flux d'ouest qui traverse l'Atlantique, ce qui les propulsera vers l'Europe de l'ouest la semaine prochaine.

Trajectoire prévisionnelle de l'ouragan Kirk
Trajectoire prévisionnelle de l'ouragan Kirk - © La Chaîne Météo

Un défilé d'anciens ouragans dont Kirk sera le plus fort en Europe

Trajectoire prévisionnelle de l'ouragan Kirk
Trajectoire prévisionnelle de l'ouragan Kirk - © La Chaîne Météo

Le premier ex-phénomène qui touchera l'Europe sera Joyce en Irlande lundi. Redevenue simple dépression des latitudes tempérées, Joyce entrainera un flux de sud qui apportera une grande douceur sur notre pays ainsi que de fortes pluies au sud-est, remontant de Méditerranée.

Puis, Kirk arrivera lentement à l'arrière, passant au nord des Açores lundi, en catégorie 1 ou 2, provoquant de fortes pluies et une grande houle sur cet archipel. Progressant aussi vers les iles britanniques, il pourrait provoquer une forte tempête sur l'Irlande et l'Angleterre mercredi et jeudi. Cette situation sera à surveiller, car le cœur dépressionnaire serait très creux (entre 965 et 970 hPa).

Quels effets à attendre en France ?

Rafales de vent au passage de Kirk
Rafales de vent au passage de Kirk - © La Chaîne Météo

Si la trajectoire ne change pas d'ici là, une grande partie de la France serait exposée mercredi et jeudi prochain, avec des pluies et un fort coup de vent. Le seuil de la tempête pourrait être atteint.

L'intensité des vents dépendra de deux facteurs : le creusement de la dépression (sa pression minimale) et surtout la trajectoire du passage du cœur dépressionnaire. S'il remonte plus au nord sur les iles britanniques, notre pays serait moins touché, car plus éloigné. Mais, s'il circule au niveau de la France, notre pays subirait alors des vents plus forts.

À ce jour, et compte tenu de la modélisation, la trajectoire la plus probable passerait sur le bassin de la Manche. Ce scénario provoquerait alors un fort coup de vent de l'Atlantique au nord-est du pays avec des rafales de secteur sud-ouest pouvant atteindre 120 à 130 km/h sur les côtes, et autour de 100 km/h dans les terres. Ce fort coup de vent, voire tempête, sera accompagné de pluies battantes et de fortes averses. La mer sera démontée avec notamment l'arrivée de la houle cyclonique de 8 à 10 m dans le golfe de Gascogne. Les coefficients de marée seront très faibles (autour de 40), ce qui minimisera le risque de submersion littorale.

Reste qu'à cette échéance, de nombreuses incertitudes persistent, certains scénarios voyant une trajectoire en direction de l'Espagne, d'autres plutôt vers la France et d'autres sur les Iles Britanniques, la fiabilité est encore donc limitée. Nous préciserons l'évolution de ce système tropical dans l'actualisation de nos prochains bulletins.

Des antécédents sur les iles britanniques

Rappelons que la remontée d'anciens ouragans au niveau des Îles Britanniques n'est pas rare à cette période de l'année. Le dernier plus fort est Ophélia en octobre 2017 et Babet en octobre 2023. Plus loin, En 1961, l’ouragan Debbie a frappé l’Irlande en catégorie 1/5, causant la mort de 18 personnes et faisant des millions de dollars de dégâts.

Le nord-ouest de la France avait été dévasté par "l'ouragan de 1987" à la mi-octobre. Mais il s'agissait en réalité d'une dépression atlantique habituelle qui a explosé au contact d'un reste d'ancienne tempête tropicale sous l'effet d'un jet stream très puissant. Ce n'est pas le même système qui est attendu la semaine prochaine.

Article original publié sur La Chaîne Météo