Ouragan Helene : le deuxième ouragan le plus meurtrier des Etats-Unis depuis 50 ans

L'ouragan Helene a frappé le sud-est des Etats-Unis entre le 26 et le 29 septembre 2024, entrainant des inondations historiques et laissant derrière lui un bilan humain et matériel très lourd.

L’ouragan Hélène a touché terre tard dans la soirée du 26 septembre 2024 dans la région de Big Bend sur la côte du golfe de Floride en tant qu’ouragan de catégorie 4. Bien qu'il se soit affaibli lentement en se déplaçant vers le nord jusqu’au sud des Appalaches, Hélène a causé des impacts catastrophiques sur une grande partie du sud-est des États-Unis, notamment en raison des pluies records qui se sont abattues.

Le premier ouragan majeur à toucher la région de Big Bend en Floride

La tempête tropicale Hélène s’est formée dans la mer des Caraïbes nord-occidentale autour du 22-23 septembre 2024, puis est rapidement devenue un ouragan majeur de catégorie 3 en matinée du 26 septembre.

En effet, les eaux anormalement chaudes du golfe du Mexique lui ont servi de carburant afin de se renforcer. L’ouragan a touché terre à côté de Perry en Floride vers 23h10, heure locale. Des vents de près de 225 km/h ont été mesurés avec une onde de tempête de 4,5 mètres au pire de l’évènement. Ce fut ainsi le premier ouragan de catégorie 4 à frapper la région de Big Bend depuis le début des relevés en 1851. En fin de nuit, l’ouragan a été rétrogradé rapidement en catégorie 1 et continuait de produire des vents très violents alors qu’il remontait vers la Géorgie.

Quels sont les facteurs expliquant les précipitations historiques ?

En remontant en direction des Appalaches, Hélène s’est retrouvée bloquée au nord par un anticyclone. Cette configuration a nettement ralenti la tempête tropicale, qui a stationné pendant près de 48 heures sur le sud-est américain. Il a donc plu sans discontinuer durant 2 à 3 jours sur les États de la Géorgie, du Tennessee et des deux Carolines. Les montagnes de Caroline du Nord ont nettement accentué les précipitations. Lorsque la dépression tropicale a buté contre les premiers contreforts des Appalaches, la masse d’air déjà gorgée d’humidité a été forcée de s’élever, et s’est encore plus chargée en eau, ce qui explique les pluies diluviennes dans cette région.

De plus, alors qu’une tempête classique aurait tendance à s’affaiblir rapidement dans les terres, Hélène s’est « nourrie » de l’humidité émergeant des sols déjà inondés et a donc conservé toute son énergie. Ainsi, on a relevé jusqu’à 787 mm à Busick en Caroline-du-Nord, ce qui équivaut à environ 6 mois de précipitations pour la station. De nombreux records, datant des inondations de 1916, ont été largement battus.

Cumuls totaux lors de l'ouragan Helene
Cumuls totaux lors de l'ouragan Helene - © La Chaîne Météo

Des dégâts matériels et humains catastrophiques

Les précipitations diluviennes sont souvent tombées sur des sols déjà saturés d’eau par les fortes précipitations tombées à répétition les semaines avant Hélène.

Ces pluies, tombant sur de larges bassins versants, dans des zones montagneuses, se sont rapidement déversées dans les plaines et vallées environnantes, emportant tout sur leur passage. En ce 3 octobre 2024, le bilan s’élevait déjà à plus de 190 morts. Les autorités s’attendaient à un bilan humain encore plus lourd puisque des centaines de personnes étaient encore portées disparues, même si certaines étaient certainement injoignables en raison des réseaux de communication détruits ou à terre. Encore 1,3 million de personnes étaient sans électricité ce 3 octobre, et cela pourrait prendre des semaines pour rétablir le courant.

Cet ouragan restera donc l’un des pires que la région ait connus et le second le plus meurtrier à frapper les États-Unis durant les 50 dernières années, seulement surpassé par Katrina en 2005.

Article original publié sur La Chaîne Météo