En Ouganda, la police blesse l’opposant Bobi Wine avec un tir de grenade lacrymogène

Couverture de l’édition du 4 septembre du quotidien ougandais “Daily Monitor”..
Couverture de l’édition du 4 septembre du quotidien ougandais “Daily Monitor”..

“Bobi Wine est hors de danger”, titre le Daily Monitor, relayant les propos de l’avocat de l’opposant ougandais. Mardi 3 septembre, le leader du parti National Unity Platform (Plateforme de l’unité nationale, NUP) a été conduit à l’hôpital pour une blessure à la jambe. Sur les réseaux sociaux, Wine et son parti affirment qu’il a été visé par un “tir de la police” après avoir rendu visite à son avocat George Musisi, dans la localité de Bulindo, dans la périphérie de la capitale, Kampala.

Ce dernier s’est exprimé le lendemain dans les médias, précisant que la blessure de Wine était due à l’explosion d’une grenade lacrymogène tirée par la police. S’il s’est montré rassurant sur son état de santé, il a néanmoins ajouté qu’une opération serait nécessaire pour retirer le fragment de sa jambe.

“Les images filmées par la télévision montrent un Bobi Wine transporté à l’hôpital, le pantalon déchiré et une plaie ouverte à la jambe, suite à une échauffourée avec des coups de feu, mardi soir dans la localité de Bulindo”, écrivait le Daily Monitor dans l’un des premiers articles faisant état de l’incident. Des images de l’opposant affalé au sol et le tibia ensanglanté ont été largement relayées sur les réseaux sociaux, à commencer par ceux de l’intéressé lui-même.

“Selon les témoins, une violente confrontation a eu lieu quand la police a voulu disperser les foules qui se massaient pour acclamer Bobi Wine alors qu’il quittait la ville.”

Les policiers ont accusé Bobi Wine et ses partisans d’avoir voulu entamer un cortège sans autorisation, justifiant ainsi le recours aux gaz lacrymogènes et aux tirs à balles réelles. Ils soutiennent par ailleurs que l’opposant s’est blessé après avoir “trébuché en montant dans son véhicule”. Des images de l’incident diffusées sur le compte X de Bobi Wine montrent l’explosion d’un engin aux pieds du candidat. Un autre message diffusé sur le même compte dénonce une “tentative d’assassinat”. Une enquête a été ouverte.

Campagne de harcèlement

De son vrai nom Robert Kyagulanyi Ssentamu, Bobi Wine, 42 ans, s’est imposé comme le principal opposant au président Yoweri Museveni, qui tient le pays d’une main de fer depuis 1986. Ancienne star de la chanson, il est arrivé en deuxième position à la présidentielle de 2021 avec 35 % des suffrages, mais a dénoncé des irrégularités. “Pendant la campagne, [il] a été arrêté et roué de coups à plusieurs reprises, et sa maison a été bouclée par les forces de sécurité au moment de l’annonce des résultats”, note The New York Times.

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