Ouganda : Bobi Wine, la star ragga qui défie Museveni

Star de la scène ragga, Bobi Wine, Robert Kyagulanyi de son vrai nom, est parvenu, au-delà des chiffres, à pousser le pouvoir dans ses retranchements.
Star de la scène ragga, Bobi Wine, Robert Kyagulanyi de son vrai nom, est parvenu, au-delà des chiffres, à pousser le pouvoir dans ses retranchements.

Malgré sa défaite à l'élection présidentielle, Bobi Wine n'a pas dit son dernier mot. Dans un entretien téléphonique relayé par le Wall Street Journal, le principal opposant au président sortant Yoweri Museveni a prévenu : « Dès qu'Internet sera rétabli » dans le pays, il fournira « des preuves de la fraude massive » de cette élection « complètement truquée ». « Toutes les options non violentes et constitutionnelles sont sur la table », et « notamment le droit de manifester », a-t-il ajouté. Malgré la proclamation des résultats et la fin du scrutin, l'Ouganda reste sous tension. En effet, le 16 janvier, dans un discours à la nation, Yoweri Museveni a été clair avec les potentiels manifestants. « Quiconque osera perturber la paix aura clairement affaire à nous », a-t-il déclaré. Une menace qui rappelle le triste bilan des manifestations en soutien à Bobi Wine de novembre dernier où près de 54 personnes avaient trouvé la mort.

De chanteur de reggae à député

Si la répression de l'opposition s'applique avec violence en Ouganda depuis près de vingt ans, elle connaît un véritable tournant depuis 2017, date à laquelle Bobi Wine entre en politique. À l'époque, le jeune homme, né en 1982, est surtout connu des Ougandais pour ses chansons reggae dont les paroles évoquent la pauvreté et l'injustice sociale. La pop star, dont les faits et gestes sont régulièrement commentés dans les tabloïds locaux, se déplace dans les rues de Kampala dans une Cadillac Escalade, dont la [...] Lire la suite