OTAN : la Chine est un soutien décisif à la guerre de la Russie contre l'Ukraine
La Chine est un soutien décisif pour la Russie dans sa guerre contre l'Ukraine. Les 32 pays de l'OTAN l'ont à nouveau souligné lors de leur 75ᵉ sommet.
Tout en agissant avec prudence, L'OTAN a durci sa position à l'égard de Pékin concernant ses échanges avec la Russie, l'accusant de fournir à Moscou des composants de biens dits à double usage qui soutiennent la machine de guerre de Vladimir Poutine.
Mircea Geoană a accordé une interview à notre correspondante Shona Murray.
Mircea Geoană : Une grande partie de la reconstitution des forces armées russes passe par la Chine. La Chine est donc l'un des principaux catalyseurs de la guerre de la Russie contre l'Ukraine. Nous voyons l'Iran, nous voyons la Corée du Nord, nous voyons une coordination entre ces pays et le Bélarus et quelques autres. Nous pouvons donc examiner la situation dès que nous le souhaitons.
Mais la réalité est qu'il existe un modèle d'agressivité qui alimente fondamentalement la guerre. La Russie est en Ukraine. Cela signifie donc que la Chine est une menace pour notre sécurité. Cela signifie, bien sûr, qu'elle pose des défis dans de nombreux autres endroits. Mais pour nous, avec la guerre en Europe, la Chine, l'Iran, la Corée aidant la Russie de manière si spectaculaire à mener la guerre contre l'Ukraine, contre la sécurité européenne, la Chine devient un partenaire de la Russie. L'OTAN considère cela avec plus de sévérité qu'auparavant.
Euronews : La Chine a réagi en tenant des propos très provocateurs. Où cela va-t-il nous mener ?
Mircea Geoană : Je dois dire que le langage que nous avons adopté est aussi un langage plus clair, mais aussi un langage prudent. Nous ne déclarons pas que la Chine est notre ennemie. Elle ne l'est pas. Nous disons qu'elle représente un défi sérieux pour la sécurité européenne. Et c'est un fait. Et, bien sûr, le fait qu'il n'y ait pas de partenariat limité entre la Russie et la Chine s'approfondit et devient de plus en plus complexe.
Euronews : Ce que nous voyons à Gaza, des enfants amputés des bras et des jambes sans anesthésie, affamés, des dizaines d'enfants tués chaque jour. Et aucune critique de la part des pays du groupe, bien qu'ils affirment promouvoir un système fondé sur des règles. N'est-ce pas une politique de deux poids, deux mesures dans ce domaine ?
Mircea Geoană : À l'OTAN, nous ne sommes pas impliqués dans ce conflit. C'est pourquoi, en tant qu'institution, nous sommes relativement modérés dans ce que nous disons. Mais nous voyons les appels des alliés, des États-Unis jusqu'aux quelques alliés qui ont reconnu l'État de Palestine sous diverses formes, qui demandent essentiellement une chose : que la guerre s'arrête.
Qu'il y ait une forme de cessation des hostilités, un échange, qu'on ramène les otages et qu'on essaie d'éviter une escalade au Moyen-Orient, ce qui serait un autre gros problème pour nous tous.