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Orque en danger dans la Seine: pourquoi les associations ne peuvent pas intervenir?

Une orque est coincée dans la Seine depuis plusieurs jours (photo d'illustration). (Photo: Chase Dekker Wild-Life Images via Getty Images)
Une orque est coincée dans la Seine depuis plusieurs jours (photo d'illustration). (Photo: Chase Dekker Wild-Life Images via Getty Images)

Une orque est coincée dans la Seine depuis plusieurs jours (photo d'illustration). (Photo: Chase Dekker Wild-Life Images via Getty Images)

ANIMAUX - Il faut sauver l’orque coincée dans la Seine. Depuis plusieurs jours, un cétacé est en très grande difficulté entre Le Havre et Rouen. Il a été aperçu pour la dernière fois à proximité de la ville de Trait, en Seine-Maritime. Son pronostic vital est engagé mais le jeudi 26 mai, Sea Shepherd a indiqué qu’il était très difficile de lui venir en aide.

Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, l’ONG a détaillé le dilemme des autorités et associations: soit aider l’orque à rejoindre la mer, ce qui pourrait causer du stress et l’intervention humaine pourrait être fatale; soit la laisser s’approcher seule de la mer, ce qui comporte aussi des risques, car l’orque n’est pas faite pour vivre en eau douce.

“Tout revient donc à évaluer le rapport bénéfices/risques pour l’animal, dont le seul intérêt doit rentrer en compte”, résume Sea Shepherd. L’ONG se veut pour le moment rassurante puisque “l’orque a été observée en train de chasser, bien qu’amaigrie elle ne se laisse donc pas mourir de faim (...)”.

L’intervention humaine, “opération de la dernière chance”

Alexandre Gannier, président du Groupe d’études des cétacés du Cotentin (GECC) interrogé sur Franceinfo ce vendredi 27 mai, confirme que “l’orque n’est pas à l’agonie”. Il “est affaibli, il a probablement perdu quelques kilos mais il semble avoir encore de la tonicité”.

Ces éléments conduisent Sea Shepherd à rester optimiste. “Il y a une fenêtre de quelques jours pour espérer qu’elle se rapproche de la mer par elle-même, ce qui serait de loin sa plus grande chance de survie et lui épargnerait le stress d’une intervention humaine, qui serait vraiment l’opération de la dernière chance”, analyse-t-elle.

Et si l’intervention humaine est inévitable? D’après Alexandre Gannier, c’est possible sans nuire à l’orque. Il évoque la possibilité, pour les sauveteurs professionnels, d’utiliser “un canot semi-rigide, avec beaucoup de douceur, beaucoup de patience, gentiment suggérer à l’orque la direction à prendre pour sortir de ces méandres de la Seine”. Sea Shepherd a d’ailleurs proposé ses bateaux à l’État: “Nous sommes prêts à nous relayer jour et nuit s’il le faut pour l’aider à regagner le large.”

Une consigne: ne pas approcher l’orque

Le dilemme entre intervention ou non n’explique pas à lui seul pourquoi les associations comme Sea Shepherd sont limitées dans leur action. Dans son communiqué, cette dernière explique qu’elle n’est pas “dans les réunions organisées par le préfet” et manque d’informations sur l’état de santé de l’orque. “Et nous n’avons par ailleurs aucune autorisation pour approcher l’animal et encore moins pour intervenir”, ajoute-t-elle.

Dernier point à retenir: il en faut en aucun cas s’approcher de l’animal. La préfecture de Seine-Maritime a annoncé mercredi prendre des “mesures d’interdiction afin que le cétacé ne soit pas approché. Elles reposent juridiquement sur un avis à la navigation, à valeur réglementaire”. Des actions de surveillance de l’orque ont aussi été mises en place.

Sea Shepherd rappelle également que “la priorité est que chacun garde ses distances”. Et d’insister: “La loi interdit de déranger intentionnellement les mammifères marins mais nous en appelons aussi à tout ceux qui ‘lui veulent du bien’. Aimer les animaux sauvages, c’est les aimer de loin. C’est particulièrement le cas pour les animaux blessés, malades ou en détresse pour qui une dose supplémentaire de stress peut être fatale.”

À voir également aussi sur le Huffpost: Une orque aperçue dans la Seine entre le Havre et Rouen

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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