Organisation de l'islam de France, un chantier de vingt-cinq ans

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve (G) sert la main du recteur de la mosquée de Paris Dalil Boubaker le 29 août 2016 à Paris

Le gouvernement s’attelle à l'élaboration d'un «islam de France». Un chantier jugé prioritaire ces derniers mois mais en réalité mis en oeuvre dès les années 80.

Un «islam de France». L’expression est en vogue ces derniers mois. A droite comme à gauche, parmi les parlementaires ou au sein du gouvernement - qui organisait ce lundi une série de consultations sur le sujet - on plaide pour la création d’une nouvelle instance d’organisation de l’islam.

Après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher déjà, Manuel Valls appelait à l’interdiction des financements d’un certain nombre de pays étrangers qui irriguent l’islam en France. Bernard Cazeneuve lui, expliquait que la France avait besoin «d’imams qui maîtrisent notre langue et les principes de la République».

«Il y a un divorce total entre la France et l’islam, explique la sénatrice UDI Nathalie Goulet, rapporteure d’une mission sur le financement de l’islam. La parole raciste se libère et les 10% de Français de confession musulmane doivent s’excuser tous les quatre matins. Ce climat général qui s’est détérioré implique la nécessité de représentativité».

Si le contexte sécuritaire a transformé l’organisation du culte musulman en chantier prioritaire, cette volonté politique n’a rien d’inédit. En 1998, dans La place et l’organisation du culte musulman en France, l’historien Alain Boyer expliquait ainsi : «La présence durable de plus de quatre millions de musulmans en France […] conduit à réfléchir sur la place de l’islam dans le paysage religieux français. En effet, si cette présence pouvait encore, dans les années 1960, apparaître comme un phénomène passager […] le double phénomène de l’arrêt de l’immigration et du regroupement familial a entraîné l’installation de populations musulmanes d’origines diverses, mais qui ont un projet de vie en France, sur plusieurs générations, ainsi que la création de communautés musulmanes».

L’historien notait également une rupture d’égalité entre l’islam et les autres (...)

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