Orban combattra Macron, champion "des forces pro-immigration" en Europe

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban s'est engagé jeudi à combattre le président français Emmanuel Macron, qu'il a présenté comme le champion des "forces pro-immigration" en Europe. /Photo prise le 10 janvier 2019/REUTERS/Bernadett Szabo

BUDAPEST (Reuters) - Le Premier ministre hongrois Viktor Orban s'est engagé jeudi à combattre le président français Emmanuel Macron, qu'il a présenté comme le champion des "forces pro-immigration" en Europe.

"On ne peut nier qu'Emmanuel Macron est une personnalité importante, et qui plus est le chef des forces pro-immigration" en Europe, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Budapest.

"Il n'y a là rien de personnel mais il s'agit de l'avenir de tous nos pays. Si ce qu'il veut à propos de l'immigration se réalise en Europe, alors ce sera néfaste pour la Hongrie, il faut donc que je le combatte."

Viktor Orban a dit espérer que les partis anti-immigration remporteront la majorité lors des élections au Parlement européen en mai prochain, afin de modifier la politique actuelle de l'exécutif de l'UE.

Il a par ailleurs dénoncé la politique de la chancelière Angela Merkel et l'attitude des médias allemands, qui "ne cessent de faire pression" pour que l'Europe accueille de plus en plus de migrants, méprisant ainsi le choix du peuple hongrois.

"Là-dessus, il n'y a pas de compromis possible", a-t-il insisté.

Viktor Orban a également salué l'initiative de la Pologne et de l'Italie en vue de former une alliance pour les prochaines élections européennes, afin de défendre les valeurs européennes face aux menées "immigrationnistes" des mondialistes.

"L'alliance italo-polonaise, l'alliance Varsovie-Rome est l'un des plus grands événements qui pouvait marquer ce début d'année", a dit le Premier ministre hongrois, présentant le co-vice-président du Conseil italien Matteo Salvini comme "un héros" qui a réussi à stopper l'afflux migratoire en Italie.

Viktor Orban a marqué son agacement de voir le Parti populaire européen (PPE) au Parlement de Strasbourg, auquel appartient sa formation Fidesz, se chercher des alliés à gauche, parmi les partis pro-immigration, au lieu de compter sur les mouvements présentés aujourd'hui comme "populistes".

"Un axe Rome-Varsovie doit se mettre en place (...) pour travailler avec toutes les forces anti-immigration au sein du PPE", a-t-il expliqué, ne cachant pas son ambition de réformer de l'intérieur l'alliance de droite au Parlement européen.

Matteo Salvini, qui tente de fédérer un bloc eurosceptique pour les élections européennes, a rencontré mercredi son homologue polonais Joachim Brudzinski pour discuter de politiques migratoires et de la sécurité aux frontières de l'UE.

"L'Europe qui va se constituer en juin nous guidera tous, contrairement à celle qui existe aujourd'hui et qui est conduite par des bureaucrates", a-t-il déclaré lors de sa visite à Varsovie.

(Marton Dunai, Gergely Szakacs, bureau de Budapest; Guy Kerivel pour le service français)