Oradour-sur-Glane: un appel aux dons pour sauver les ruines du village martyr
Un lieu de mémoire en grand danger. Il y a 79 ans, le 10 juin 1944, la commune d'Oradour-sur-Glane, en Haute-Vienne, était le théâtre d'un effroyable massacre perpétré par la division SS "Das Reich."
Après avoir fusillé l'ensemble des hommes de la commune dans des granges, les militaires allemands avaient regroupé femmes et enfants dans l'église du village qui avait été incendiée, tout comme le reste des bâtiments d'Oradour.
Au total, 643 civils ont perdu la vie ce jour-là. Depuis, une nouvelle commune a été reconstruite à quelques dizaines de mètres du village martyr, où les ruines ont été laissées telles quelles. Elles sont visitées chaque année par 300.000 personnes.
Les dons affluent
En 2023, bon nombre de ces vestiges courent un grand danger, derrière des façades qui semblent pourtant, en apparence, bien conservées.
"Sauf que là, les murs arrière sont déjà tombés, il n’y a rien pour soutenir. C’est vraiment des bâtiments dans un état de danger très important. Il faut intervenir dessus très rapidement", explique à BFMTV Benoît Sadry, président de l’association des familles des martyrs d’Oradour.
Afin d'alerter les autorités, il s'est rendu à l'Élysée en mars afin d'obtenir des fonds, en compagnie du maire de la commune haute-viennoise, Philippe Lacroix. En réponse, la Fondation du patrimoine a décidé de lancer une souscription ouverte à tous afin de former un budget.
"On a des particuliers qui ont téléphoné en disant ’vous nous alerterez dès le début de la souscription’", dit l'élu, encore à BFMTV. "On a déjà des petits chèques mis de côté, une promesse de don de la ville de Strasbourg de 15.000 euros", ajoute-t-il.
Les pierres, ultimes témoins
Un appel aux dons extrêmement important pour conserver la mémoire d'Oradour-sur-Glane puisque le 11 février dernier, Robert Hébras, l'un des rares rescapés du massacre, est mort à l'âge de 97 ans. Agathe, sa petite-fille, également chargée de mission pour la Fondation du patrimoine, souligne sur BFMTV l'importance de conserver ces ruines en bon état.
"On n’a plus de témoins du drame, plus personne ne peut dire qu’il a vu et vécu ce qu’est le drame d’Oradour. En revanche, les pierres qui restent, le village, ce sont les derniers témoins, ce le sera toujours, il faut qu’on puisse le préserver dans le meilleur état possible, le plus longtemps possible", dit-elle.
En janvier 2022, Emmanuel Macron avait décoré Robert Hébras de l'Ordre national du mérite. "Vous êtes l'ultime témoin de cette tragédie qui faillit n'en laisser aucun", avait dit le président de la République.