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Opinion. “Monsieur Balladur, sur le génocide au Rwanda, vous auriez mieux fait de vous taire”

Dans une interview, Édouard Balladur annonce qu’il ne faut attendre “aucune repentance” de sa part sur le rôle de la France durant le génocide au Rwanda, en 1994. Cette déclaration du Premier ministre de l’époque survient alors que les débats sont vifs après la remise du rapport Duclert, qui n’est pas pour flatter son auteur, estime cet éditorialiste burkinabé.

L’opération Turquoise [déployée par la France au Rwanda durant le génocide des Tutsis de 1994] ? Aurait pu bien faire, mais pas de quoi fouetter un chat ! Les éventuelles repentances et quelques brins de regrets ? Circulez, Balladur n’en a cure ! Tout juste l’ancien chef de gouvernement se borne-t-il, sibyllin, à évoquer la pulvérisation de l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994 [élément déclencheur du génocide] et les doigts accusateurs sur le FPR [Front patriotique rwandais, du président actuel, Paul Kagamé] pour justifier l’abjection !

Tirant la couverture à lui, il indexe les boutefeux de l’entourage du président de gauche Mitterrand, lesquels va-t-en-guerre voulaient une équipée coloniale punitive, alors que lui tempéraient les ardeurs. Et s’il a encouragé Mitterrand à mettre les pieds au pays des Mille Collines [comme on surnomme le Rwanda], c’est juste à titre humanitaire, circonscrit dans le temps et l’espace.

Il s’inscrit en faux contre les conclusions du rapport Duclert, qui mentionne que lui, Balladur, aurait voulu faire interner dans la zone verte française le gouvernement génocidaire. Et la meilleure, c’est qu’il dit de tourner les regards vers les USA et la Belgique !

Une sortie ratée

Que dire de cette défense d’Édouard Balladur ? Il aurait dû se taire ou à tout le moins être plus mesuré. D’abord parce que le rapport Duclert est un travail sérieux commandité

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