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Opinion. Laissons les expats voter là où ils vivent !

Les expatriés européens qui vivent dans un autre pays de l’Union que celui où ils sont nés restent exclus des grands processus démocratiques de leur pays de résidence. C’est une anomalie, soutient The Economist.

Débourser 7,50 euros pour voter, c’est contrariant, mais un peu moins tout de même que d’avoir à faire un aller-retour de dix heures en bus. Aleksandra Sojka, une chercheuse polonaise vivant en Espagne, a pu envoyer par courrier son bulletin de vote pour le premier tour de l’élection présidentielle de son pays, le 28 juin. C’est mieux qu’en 2007, avant la mise en place du vote par courrier : elle avait alors dû faire le voyage de Grenade jusqu’à l’ambassade de Pologne à Madrid, soit plus de 400 kilomètres. Quant à participer à des élections concernant de plus près son quotidien, il n’en est pas question. En Espagne, comme dans la plupart des pays de l’Union européenne (UE), les ressortissants étrangers vivant dans le pays n’ont pas le droit de vote aux élections nationales. Aleksandra Sojka n’a pas son mot à dire sur la vie politique du pays dans lequel elle vit, travaille et paie ses impôts depuis plus de dix ans. Avec son bulletin polonais, elle participe en revanche à la désignation du président de la Pologne – pays qu’elle a quitté depuis 2007.

Taxation sans représentation

Il y a comme un os dans la belle machinerie de la liberté de circulation si chère à l’UE. Les Polonais installés en Espagne peuvent travailler, scolariser leurs enfants dans les écoles locales, prétendre à des aides sociales en cas de difficulté économique et à l’accès au système de soins en cas de problème de santé, comme tous les Espagnols. En revanche, ils ne votent pas aux scrutins qui déterminent ces offres de services publics, alors même qu’ils les financent par l’impôt. La liberté de circulation est un principe fondamental de l’UE, mais elle a un coût citoyen. Le problème de la taxation sans représentation était déjà la bête noire des colons américains au XVIIIe siècle. C’est encore une réalité pour des ressortissants européens au XXIe.

Ils sont environ 13 millions à vivre au sein de l’UE dans un pays autre

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