Opinion. Haïti, de catastrophe politique en catastrophe tellurique

Le bilan humain du séisme du 14 août en Haïti s’élève désormais à 2 200 morts. Selon Michaëlle Jean, ancienne gouverneure générale du Canada, d’origine haïtienne, la crise humanitaire ne peut masquer la délisquescence de l’État de droit dans ce pays, une plaie soigneusement occultée par la communauté internationale.

La nouvelle que la terre avait de nouveau tremblé en Haïti m’est parvenue par mes proches, quelques amis et responsables de coopératives dont je soutiens les efforts en agroforesterie dans la région horriblement touchée.

J’ai reconnu et ressenti l’angoisse, l’essoufflement des voix tentant de trouver les mots pour me décrire l’intensité des secousses violentes venant du sol, le grondement terrifiant comme un orage des profondeurs, les dégâts majeurs, la panique et la peur des répliques, tout aussi redoutables.

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Un séisme d’une même magnitude qu’en 2010, cette fois localisé sur la faille parcourant le Sud-Ouest, des zones moins densément peuplées que la capitale.

“Je pense aux vies emportées”

Les premières images, la vue des décombres ont réveillé le cauchemar d’il y a onze ans [des dizaines de milliers de morts]. Des lieux défigurés, des écoles, hôpitaux, bâtiments administratifs et patrimoniaux effondrés, toutes ces petites habitations détruites, dont la modestie témoigne des faibles ressources des familles. Quel chagrin, mon Dieu !

Je connais la vaillance de ces communautés, leur investissement quotidien, sans la moindre aide de l’État, leur dépassement total pour la sauvegarde de l’écosystème végétal de ces campagnes encore luxuriantes et de cette côte d’une beauté saisissante.

Je pense aux vies emportées, aux blessés, à celles et ceux dont on est toujours sans nouvelles. Une seule supplique me vient devant tout ce malheur étalé : “N’en jetez plus, mon Dieu ! La cour est pleine !”

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