Opinion. Au Mali, même habillé en civil, le nouveau président reste un militaire !

Bah N’Daw, ancien ministre de la Défense, a été nommé président de transition du Mali le 21 septembre. Mais il ne faut pas se tromper, prévient cet éditorialiste, même s’il est à la retraite, cet ancien colonel-major est bien un militaire.

Après moult consultations dans divers sérails, tant militaires que civils, aussi bien au Mali qu’à l’extérieur du pays, c’est finalement Bah N’Daw, un colonel-major à la retraite, qui a été désigné par “le collège électoral” fort de 19 membres mis en place par le CNSP [Conseil national de salut public, qui dirige le pays depuis la prise du pouvoir par une junte militaire, le 19 août 2020] pour régenter la transition.

Le [choix d’un] président civil tant réclamé par la Cedeao [Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest, qui est médiatrice dans la crise] n’a pas eu lieu. Voici venus les jours d’un colonel-major à la retraite ! On attend donc la réaction de la Cedeao qui, si elle ne peut que se satisfaire des délais respectés (son second ultimatum expirait ce 22 septembre), devra repasser pour avoir un civil. C’est bien un militaire en “réserve de la République” qui a été choisi.

Bien sûr, le nouveau président par intérim ne porte plus la tenue, mais avec un militaire il y a toujours cet esprit de corps qui le lie à ses frères d’armes, notamment ceux du CNSP, ses cadets qui ont renversé Ibrahim Boubacar Keïta et qui ont sans doute pesé pour que ce poste prestigieux lui échoie. Certes, on peut se satisfaire que ce choix se soit fait intra-muros, à la différence de 2012 [lors du précédent coup d’État au Mali], quand Djibrill Bassolé, l’émissaire du médiateur de l’époque, le président burkinabé Blaise Compaoré, a contraint [le putschiste] Haya Sanogo à remettre le pouvoir à l’occupant du perchoir, Dioncounda Traoré.

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