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Opération paramilitaire après l'attentat de Lahore, au Pakistan

LAHORE, Pakistan (Reuters) - Les autorités pakistanaises ont décidé de lancer une opération paramilitaire contre les islamistes dans la province du Pendjab après l'attentat qui a coûté la vie à 70 personnes participant à des célébrations de Pâques dans un jardin public de Lahore dimanche. L'attaque a été revendiquée par les taliban de la faction Jamaat-ur-Ahrar, alliés de l'Etat islamique (EI), qui ont expliqué avoir visé des chrétiens lors du week-end pascal. Au moins 29 enfants ont été tués dans cet attentat qui s'est produit dans la province la plus riche du Pakistan et qui est le fief du Premier ministre Nawaz Sharif. Des responsables des services de sécurité et des représentants gouvernementaux ont indiqué à Reuters que la décision avait été prise de mener une opération d'envergure impliquant des unités paramilitaires de Rangers. Ces derniers auraient toute autorité pour mener des perquisitions et interroger des suspects comme ils le font à Karachi, dans le sud du pays, depuis plus de deux ans. Cette décision, qui n'a pas encore fait l'objet d'une annonce officielle, signifie que le gouvernement civil accorde des pouvoirs exceptionnels à l'armée afin de combattre les islamistes. "Les détails n'ont pas encore été fixés. Il y a quelques problèmes légaux à impliquer les Rangers mais l'armée et le gouvernement partagent le même point de vue", a commenté un responsable des services de sécurité s'exprimant sous le sceau de l'anonymat. La décision a été confirmée par un responsable militaire et deux responsables gouvernementaux. "Le Premier ministre a ordonné une opération conjointe des services de l'antiterrorisme et des Rangers contre les terroristes et leurs soutiens dans les zones frontalières du Pendjab", a dit un responsable gouvernemental qui a participé à la réunion entre Nawaz Sharif et des dirigeants de la province. Cette initiative risque de susciter des critiques après celles adressées aux Rangers accusés de violations des droits de l'homme et de répression contre l'opposition à Karachi. Le général Asim Bajwa, porte-parole de l'armée, a déclaré que les services de renseignement, les militaires et les Rangers avaient déjà lancé des opérations au Pendjab après l'attentat de dimanche, procédant à l'arrestation de suspects dont le nombre n'a pas été précisé et saisissant des armes. (Mehreen Zahra-Malik et Mubasher Bukhari; Pierre Sérisier pour le service français)