Opération “mains propres” au Parlement marocain

Depuis plusieurs mois, une opération “mains propres” est en cours au Parlement marocain, se félicite le magazine d’information marocain TelQuel, qui y consacre la une de son dernier numéro (du 19 au 25 juillet 2024). Vingt-huit députés ont été condamnés ou sont sous le coup de poursuites judiciaires “pour divers crimes et délits financiers : corruption, malversations, dilapidation de deniers publics, escroquerie ou fraude”.

“Si l’on se contente de compter uniquement les affaires déjà présentées devant la justice, un député sur treize est mêlé à une affaire en lien avec un crime ou un délit financier”, calcule TelQuel. Le journal constate que cela n’empêche pas les mis en cause, voire certains condamnés, de continuer de siéger.

Les deux principaux partis qui composent la coalition libérale au pouvoir, le Rassemblement national des indépendants (RNI) – dont est issu le chef du gouvernement, le milliardaire Aziz Akhannouch – et le Parti authenticité et modernité (PAM) comptent respectivement huit et cinq députés concernés.

Plateforme sécurisée

Mais il n’y a pas que dans les rangs de l’Assemblée que la justice sévit : des responsables politiques locaux comme des conseillers communaux, issus de la majorité comme de l’opposition, sont également dans le collimateur de la justice.

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Selon TelQuel, le grand nettoyage a été amorcé en 2020, sous l’impulsion d’associations anticorruption, lorsque le ministère public “s’est doté d’une plateforme digitale sécurisée dédiée à la réception des plaintes”.

“Depuis 2014, notre association a déposé plusieurs centaines de plaintes qui ont abouti devant différents tribunaux chargés des crimes financiers dans le royaume. Elles visaient des conseillers communaux, des présidents, des conseils régionaux et provinciaux, des parlementaires et même des ministres. Ces plaintes ont eu un impact. Elles contribueront à redonner confiance dans leurs institutions aux Marocains”, explique Safieddine Boudali, vice-président de l’Association marocaine de protection des biens publics (AMPBP). Les militants anticorruption espèrent que les dossiers pourront être rapidement instruits, pour rétablir la confiance entre les Marocains et leurs élus.

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