Opération israélienne en Cisjordanie: les combats font rage à Jénine où Tsahal annonce la mort d'un de ses soldats

L'armée israélienne mène son quatrième jour d'opération en Cisjordanie occupée ce samedi 31 août. Alors que les combats se concentrent désormais dans le camp de réfugiés de Jénine, bastion des groupes armés palestiniens en lutte contre l'occupation israélienne, Tsahal a annoncé la mort d'un de ses soldats.

L'armée ajoute qu'un autre soldat a été "blessé grièvement" dans la même "opération" sans donner plus de détails. Dans la journée, la branche armée du Hamas avait rapporté qu'un de ses combattants est mort dans "des combats rapprochés" avec des soldats israéliens dans le camp.

Depuis que l'armée israélienne a lancé son opération en Cisjordanie mercredi, au moins 22 Palestiniens ont été tués, ont rapporté le ministère palestinien de la Santé et l'armée israélienne. Les mouvements islamistes palestiniens Hamas et Jihad islamique ont affirmé qu'au moins 14 d'entre eux étaient des combattants de leurs branches armées.

L'armée israélienne assure, elle, que tous les Palestiniens tués étaient des "terroristes". Parmi les personnes tuées figure un homme octogénaire, selon l'agence de presse palestinienne Wafa.

"On a peur, on est terrorisés"

"On a peur, on est terrorisés", lance samedi Faïza Abou Jaafar à Jénine en Cisjordanie, d'où les blindés israéliens se sont retirés pour se redéployer autour du camp de réfugiés de la ville. "On vit des jours noirs", lâche cette mère de famille. Autour d'elle, des portes métalliques pendent au-dessus de morceaux de bitume arrachés

"L'électricité et l'eau sont totalement coupées dans le camp de réfugiés de Jénine", et "80% des quartiers (de la ville) ne sont plus alimentés en eau", déplore Bachir Matahine, porte-parole de la municipalité cité par l'agence palestinienne Wafa.

Dans la nuit de vendredi à samedi, deux Palestiniens ont par ailleurs été tués alors qu'ils s'apprêtaient à commettre des attaques dans le sud de la Cisjordanie. Le Hamas et le Jihad islamique ont salué "une attaque coordonnée".

Quelques heures plus tard, le chef d'état-major israélien, le général Herzi Halevi, visitait ses troupes à Jénine, assurant qu'il n'avait "aucune intention de laisser le terrorisme relever la tête" en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par l'armée israélienne depuis 1967.

"Le plan est d'aller de ville en ville, de camp de réfugiés en camp de réfugiés, avec d'excellents renseignements, de très bonnes capacités opérationnelles, une enveloppe aérienne de renseignement très solide", a-t-il encore dit, cité dans un communiqué de l'armée.

Inquiétude de la communauté internationale

Depuis vendredi, les soldats israéliens ne quadrillent plus Jénine mais uniquement son camp de réfugiés, après s'être retirés de Toubas et de Tulkarem. Cette opération, qualifiée "d'antiterroriste" par l'armée, a suscité inquiétudes et protestations de la communauté internationale.

Les incursions israéliennes sont quotidiennes en Cisjordanie occupée, théâtre de violences meurtrières qui ont flambé depuis le début de la guerre à Gaza, mais atteignent rarement une telle ampleur.

L'ONU a chiffré mercredi à au moins 637 les Palestiniens tués par l'armée israélienne ou des colons depuis le 7 octobre. Au moins 20 Israéliens parmi lesquels des soldats y ont péri dans des attaques palestiniennes ou des opérations de l'armée, selon les données officielles israéliennes.

Article original publié sur BFMTV.com