Opération antiterroriste en Italie, cinq Tunisiens arrêtés

ROME (Reuters) - La police italienne a arrêté jeudi cinq ressortissants tunisiens dans le cadre d'une "vaste opération antiterroriste" conduite dans le centre et le sud de l'Italie.

Les cinq personnes arrêtées sont soupçonnées de faire partie d'un réseau lié à Anis Amri, l'auteur de l'attentat au camion piégé du 19 décembre 2016 sur un marché de Noël à Berlin, ont dit à Reuters des sources judiciaires.

Anir Amri, qui était de nationalité tunisienne, a été abattu par la police italienne près de Milan quatre jours après l'attaque de Berlin, qui a fait 12 morts.

Les procureurs soupçonnent les cinq Tunisiens arrêtés de plusieurs délits dont ceux d'activités liées au terrorisme international ou de falsification de documents. Ils sont également accusés d'avoir cherché à favoriser l'immigration clandestine en Italie de Tunisiens radicalisés.

Rien n'indique toutefois que ces cinq personnes ont directement participé aux préparatifs de l'attentat de Berlin ni qu'elles préparaient un attentat imminent en Italie, ajoutent les mêmes sources.

Dans le cadre de l'opération, des perquisitions ont été menées à Rome, Naples et dans les plus petites villes de Latina, Viterbe, Caserta et Matera, précise un communiqué des forces de l'ordre.

Cette rafle est la dernière en date d'une série d'arrestations effectuées ces derniers jours par les policiers italiens dans les milieux islamistes radicaux.

Mercredi, les services antiterroristes ont annoncé l'arrestation d'un Italien d'origine marocaine soupçonné de préparer un attentat au camion-bélier.

Dans une interview publiée le même jour par le quotidien turinois La Stampa, le ministre de l'Intérieur, Marco Minniti, déclarait que les menaces que font peser sur la sécurité les partisans de l'Etat islamique n'ont jamais été aussi grandes dans la péninsule.

Il expliquait ces menaces par la hausse du nombre de combattants djihadistes qui tentent de rejoindre l'Europe via l'Italie après les défaites de l'EI en Syrie et en Irak.

Depuis le début de l'année, les autorités italiennes ont expulsé 29 ressortissants étrangers, musulmans pour la plupart, qu'elles jugeaient dangereux pour la sécurité du pays.

(Gavin Jones; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)