Un opéra inédit du XVIIIe siècle refait surface aux États-Unis
Personnage bien connu de la mythologie grecque, Io est une prêtresse du temple d'Héra (à Argos) séduite par Zeus. Lequel, surpris par son épouse dans ses ébats adultérins, la métamorphose en génisse blanche. Io est aussi le titre d'une œuvre inédite de Jean-Philippe Rameau que l'Opéra Lafayette vient de créer aux États-Unis sur la scène du John F. Kennedy Center à Washington, le 2 mai. Un opéra que cette troupe, spécialisée dans la musique française du XVIIIe siècle, s'apprête à donner à nouveau dans un théâtre de la prestigieuse Cinquième Avenue de New York*, le 9 mai.
La pièce, en un acte, mélange tragédie et humour, mais aussi chant et danse. Elle conte la rivalité entre Apollon et Mercure pour gagner les faveurs de cette femme abandonnée par le chef de l'Olympe et qui, selon Eschyle, aurait donné son nom à la mer Ionienne. L'amour rend fous… les humains comme les dieux, et cette folie s'incarne sur scène sous les traits de la soprano belge Gwendoline Blondeel. Emmanuelle de Negri se glisse avec délectation dans le costume de Io, face aux ténors Maxime Melnik et Patrick Kilbride, et au baryton Doug Williams. On rit, on frissonne et, évidemment, l'issue de l'histoire n'est pas forcément celle que l'on attend.
La partition reconstituée
Trois siècles après avoir été écrit, cet opéra du compositeur français admiré par Voltaire est enfin montré au public. Et cela grâce à l'opiniâtreté de la musicologue Sylvie Bouissou, qui a reconstitué la partition comme une a [...] Lire la suite