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Onyx, lierre qui roule

Avec «Lower East Suite Part Three», le trio new-yorkais confirme sa position au sein de l’underground jazz le plus vivace.

C’est un disque sorti sur Big Dada, sous-label de l’institution électronique londonienne Ninja Tune, qu’on a d’abord été tenté de catégoriser «free-jazz gentrifié». Quelques raisons à ça : le collectif Onyx, nébuleux dans le principe mais présentement cristallisé en trio, a été formé en 2014 à New York, avant-poste de la gentrification mondiale, et s’est fixé pour contrainte poétique de citer des lieux de Downtown Manhattan dans les titres de la plupart de ses improvisations ; son premier album, 2nd Avenue Rundown (2016), était sponsorisé par la marque de vêtements Supreme ; et surtout, ses membres accompagnent ou ont accompagné des people de la pop, du rap ou de la soul aussi variés que David Byrne, Princess Nokia, Nick Hakim ou Devonté Hynes.

Le malentendu vient sans doute du qualificatif «free», qui nous ramène à une époque, les années 60, où le jazz avait mille révolutions à faire, politique, esthétique et antiautoritaire. Or, au cœur des années 2010, le genre en est à un point bien différent. Il se trouve empêtré plus profondément qu’aucun autre dans un devenir muséal, et avec mille autres manières d’ébranler ses fondations derrière la tête - par exemple reconnecter avec les clubs, les avant-gardes électroniques, les musiques populaires. Avant d’aborder cette Lower East Suite troisième du nom, requalifions donc la musique rêvée par le saxophoniste Isaiah Barr pour son groupe : elle est moins du jazz aux prises avec l’histoire que du lierre en expansion, qui s’accrocherait à un vieux mur croulant pour aller voir ce qui se passe derrière, loin de la niche, jusqu’à l’horizon.

Albert Ayler. Ceci explique qu’à l’instar des stars crossover Kamasi Washington ou Kamaal Williams, Onyx Collective ne sorte pas des disques sur des labels de jazz, joue dans des festivals de pop, et qu’on aille à ses concerts «pour la musique et la vibe et se retrouve à (...)

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