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OMS et industrie du nucléaire: des liens qui dérangent

Depuis quatre ans, à Genève, un collectif bat le pavé contre l'OMS, accusée de collusion avec le lobby de l'atome, pour que la transparence l'emporte sur les arrangements entre experts. Juchée sur une carriole, la pancarte arbore un slogan inquisiteur: "Tchernobyl, où est la vérité?" Thomas, 50 ans, est venu d'Isère avec sa femme jusqu'au siège de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), en Suisse. Sibyllin, ce sympathisant écolo arbore sur sa poitrine l'extrait d'un récent communiqué de l'institution: "Japon: le risque pour la santé publique est minime." Bienvenue à Genève, carrefour des Morillons, le point de ralliement des vigies d'Hippocrate, fer de lance du collectif Pour l'indépendance de l'OMS. Des sentinelles discrètes, mais persistantes. Depuis quatre ans, chaque jour ouvré, de 8 heures à 18 heures, elles se relaient ici par petits groupes, occupant un improbable bout de trottoir avec vue imprenable sur un parallélépipède de béton... Ces vigies silencieuses ont en ligne de mire l'organisation internationale, coupable, selon elles, de brader sa mission au profit d'une autre instance de l'ONU, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) - officiellement chargée, elle, d'"accélérer la contribution de l'énergie atomique pour la paix, la santé et la prospérité du monde". Une entente "trop parfaite" Or les sentinelles genevoises sont formelles: entre les deux entités, l'entente est trop parfaite. Et de fait. Un accord signé en 1959 leur interdit de prendre publiquement position contre les intérêts de l'autre. Une procédure standard, dit-on à l'OMS. Peut-être. "Mais toute étude débouchant sur des résultats risquant de nuire aux positions de l'AIEA, promotrice du nucléaire civil, passe à la trappe! dénonce Michel Fernex, ancien de l'OMS aujourd'hui professeur à la faculté de médecine de Bâle et figure de proue du collectif. Ces petits arrangements entre amis servent la seule cause du lobby nucléaire." Et de citer en exemple (...) Lire la suite sur lexpress.fr